Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Reiser’

On s’intéresse au dessin de presse

mercredi 14 octobre 2009

À la lecture du très intéressant site « Caricatures & caricature » on apprend que la BNF (Bibliothèque Nationale de France, organisme public qui est le plus grand détenteur d’originaux de dessinateurs) semble vouloir s’intéresser à nouveau au dessin de presse.

En effet, le site de Guillaume Doizy annonce pas moins de quatre initiatives qui, si elles se concrétisaient, offriraient une belle vitrine au métier :
– Après-midi d’étude le 9 décembre 2009 à Richelieu (BNF Paris).
– Exposition “L’histoire vue par les dessinateurs de presse” du 23 mars-25 avril 2010 à Tolbiac (Paris).
– Exposition de dessins originaux de Tim : 2 mars-18 avril 2010 à Tolbiac.
– Biennale du dessin de presse : 27 mars 2010 à Tolbiac.
À celles-ci, il faudrait, selon nos informations, rajouter une exposition (et un catalogue) consacrée au dessinateur Tetsu, disparu en 2007.

Ce programme de la BNF est à mettre en parallèle avec les actions menées ces dernières années par un autre organisme public, la BPI du centre Pompidou, qui a présenté des expositions consacrées à Reiser, Willem, André François, Jean Gourmelin et bientôt le croquis d’audience. Ces deux dernières expositions faisant l’objet d’un site, celui sur la justice est prévu pour fin 2009.

En illustration l’annonce de « l’après-midi d’étude » du 9 décembre. À défaut de dessinateurs parmi les intervenants il faut espérer qu’il y en aura quelques-uns dans la salle.

En illustration : l’annonce de « l’après-midi d’étude » du 9 décembre. À défaut de dessinateurs parmi les intervenants il faut espérer qu’il y en aura quelques-uns dans la salle.

Carnets de Vacances

mardi 1 septembre 2009

Vu dans Le Nouvel Observateur (n°2334 – 30.7.2009) des jeux tests illustrés par Aurel qui dessine aussi de plus en plus régulièrement pour Le Monde.

Vu dans Marianne (n°640 – 25.7.2009) de nombreux dessins de Anne Simon, déjà alter ego de Catherine Meurisse dans la presse enfantine, pour un dossier sur « Les vrais tabous des Français ». Autres dessinateurs présents dans ce numéro : Tignous, Gos, Delambre, Jul, Con et Aurel.

Appris la parution en septembre, ou octobre 2009, de « Siné, 60 ans de dessins », gros album de 192 pages réalisé par Lionel Hoëbeke et Massin, avec des textes de Stéphane Mazurier et une préface de Guy Bedos.

Lu dans Corse matin (24.7.2009) un article sur Christian Antonelli qui depuis trois ans dessine au pastel sec les paysages corses et expose cette année ses dessins au restaurant l’Estate sur la plage de Calvi jusqu’au 30 septembre.

Appris dans Siné Hebdo que Willem exposait ses dessins d’actualité parus dans Libération et Charlie Hebdo du 18 juillet au 18 septembre à Point Éphémère, 200 quai de Valmy 75010 Paris.

Lu dans Le Nouvel Observateur (n°2334 – 30.7.2009) l’histoire de l’affiche de campagne d’Obama « Hope », réalisée par Shepard Fairey, 39 ans et dont l’original est aujourd’hui exposé à la National Portrait Gallery de Washington.

Repéré dans Version Fémina supplément distribué avec la presse quotidienne régionale la « Petite page de Gloria », BD de Marianne Maury Kaufmann également présente sur internet. Repéré aussi dans ce même supplément les signes du zodiaque illustrés par Jean-Pierre Cagnat.

Vu dans ce même numéro de L’Obs une offre à 39 euros, « exclusive » et « exceptionnelle » « réservée à ses lecteurs », pour l’achat des huit premiers albums de Reiser réédités conjointement par l’hebdomadaire et les éditions Glénat. Possibilité de commander par téléphone au 01 40 26 86 16.

Appris dans Paris Match (nº 3141-30.7.2009) la parution du livre « La planète n’est pas à vendre » (édition Naïve). Extrait de la présentation par l’hebdomadaire : « Michel-Édouard Leclerc et Nicolas Vial dialoguent autour des dessins du second : l’artiste et le commerçant, deux faux candides dissertent sur l’état d’un monde désenchanté. »

Vu dans L’Express (n°3030 – 30.7.2009) des dessins de Sempé qui illustrent des nouvelles du « Petit Nicolas » de René Goscinny et Sempé, proposées par l’hebdomadaire à ses lecteurs pendant tout l’été.

Découvert (il n’est jamais trop tard) le dessinateur Batti dans le magazine Corsica qui lui publie une pleine page tous les mois. Site.

Vu cet été dans l’hebdomadaire Elle, mais également dans Femme Actuelle, les publicités pour les « Curlettes » de Curly avec des dessins de Claire Bretécher. Saveur noisette, mais précise l’auteur « existent aussi saveurs pistache et cacahuète ».

Appris que le dessinateur Tibo Soulcié allait publier un album sur la crise financière aux éditions 12bis.

Vu que Napo, Rémi Malingrëy et la dessinatrice Coco (Rey) étaient présents sur Facebook et avaient beaucoup d’amis.

Regardé dans un cinéma en plein air « Là-haut » le dernier film des studios Pixar, réalisé par Pete Docter et Bob Peterson. À juste raison, les articles de presse sont dithyrambiques, mais on peut se demander si autant de perfection, surtout technique, ne va pas à l’encontre du développement de notre imaginaire.

Entrevu dans L’Express (n°3031-6.8.2009) la signature d’une nouvelle dessinatrice : Maurange. On peut en voir plus sur son site.

Suite des infos dans le blog qui reprend sa parution le 1er septembre.

« Bête, méchant et hebdomadaire » : une suite

vendredi 13 février 2009

Stéphane Mazurier - Des cadres noirs dans son livreLes lecteurs de l’énorme pavé de Stéphane Mazurier sur l’histoire de Charlie Hebdo (1969 – 1982) – voir note de lecture sur ce blog -, ont du être intrigués par les pavés noirs qui figurent sur la reproduction des pages du journal. En fait, se sont les dessinateurs Cabu et Wolinski qui se sont opposés à la publication de leurs œuvres dans un livre qui fait un portrait trop flatteur – à leur goût – de Georges Bernier, alias Pr. Choron.

Quand on voit la couverture du livre, avec Cavanna et Choron photographiés amicalement enlacés par Arnaud Baumann, on se dit qu’il doit régner un certain malaise dans la rédaction de Charlie Hebdo (celui de 2009).

Extrait du livre :

« Des fois, j’envie Reiser. Il ne nous a pas vus devenir moches et cons. Il ne l’est pas devenu non plus. Il a tracé sa trajectoire d’angelot bouclé, frrrt, il n’a pas vu le monde vieillir, il n’a pas vu sa gueule grimacer dans la gueule des copains ».

Ces lignes ont été écrites par Cavanna en 2004.

Autre chose, la mention d’un copyright « Glénat Éditions – Drugstore 2008 », sur la reproduction de Unes de L’hebdo Hara-Kiri et de Charlie Hebdo dessinées par Reiser. Une réappropriation étonnante de la part d’un éditeur, en effet si le copyright peut s’appliquer sur le dessin de Reiser, il ne peut en aucun cas concerner la Une qui est une œuvre collective appartenant au journal.

Note de lecture : Charlie Hebdo, l’original

jeudi 12 février 2009

Bête, méchant et hebdomadaire. un livre de Stéphane MazurierCréer et faire vivre un journal est une aventure formidable. Créer et faire vivre un journal comme Charlie Hebdo est une aventure « extraordinaire » comme le dit Sylvie Caster. Pour s’en convaincre il suffit de lire l’imposant – 512 pages – Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier (Buchet Chastel) qui retrace les grands et les petits moments de Charlie Hebdo, titre satirique légendaire, anticonformiste, aujourd’hui usurpé par un propriétaire qui s’affiche comme « éditorialiste » sur les plateaux télé entre Alain Duhamel et Catherine Nay.

Un livre très documenté et très complet sur la vie de ce journal de 1969 à 1982, mais aussi sur son époque qui joua un rôle non négligeable dans son succès (et son déclin) : « Expérience unique dans l’histoire récente de la presse française, Charlie Hebdo se révèle finalement la meilleure expression journalistique de l’esprit de mai 68 ». Bénéficiant des témoignages de nombre des collaborateurs, l’auteur évoque les multiples péripéties des titres, le mensuel Hara-Kiri, L’hebdo Hara-Kiri Charlie Hebdo, l’éphémère Charlie matin, La semaine de Charlie, et la cohabitation – souvent conflictuelle (p. 150) – entre des personnalités aussi fortes que celles de Gébé, Reiser, Delfeil de Ton, Fournier, Wolinski, Siné, Willem, Cabu, Nicoulaud, Berroyer, Carali, Arthur, Sylvie Caster. Le tour de force a été d’additionner tous ses talents chaque semaine, mais avec une règle : « même si les collaborateurs du journal s’apprécient profondément, ils se fréquentent très peu en dehors du journal. Certes Reiser dîne quelquefois chez Wolinski, mais la règle est de ne se voir que pour le travail ». 

Ce livre ne dévoile hélas aucun secret permettant de renouveler cette aventure, mais donne quelques clés qui permettraient à une équipe de se lancer dans un tel projet. Cavanna : « C’est très simple, la formule c’était : tu as une page, tu t’en démerdes, tu mets ce que tu veux dedans, pourvu que ce soit génial »

Autre intérêt de l’ouvrage, c’est qu’il confirme, s’il en était besoin, que sans le duo passionnel Cavanna-Bernier cette aventure fulgurante n’aurait jamais pu exister : « Cavanna est, sans aucun doute, le « concepteur en chef » du journal. C’est lui qui a su imaginer une formule originale et viable, mais aussi la maquette, autrement dit la marque de fabrique, le « visage rédactionnel » de Charlie Hebdo. Le deuxième personnage clé dans l’élaboration du journal est , bien sûr, son directeur, Georges Bernier. Si Cavanna est le concepteur du journal, Bernier en est l’administrateur ; un administrateur volontiers fantasque et téméraire, qui s’acharne à faire vivre Charlie Hebdo. Bernier a, en quelque sorte, mis en place sa propre méthode, fondée sur l’optimisme et la ténacité. »

Un Bernier incontournable, au point même qu’il semble aujourd’hui étonnant qu’un dessinateur comme Cabu, qui a vécu et profité (p. 110) de toutes ces années tumultueuses, retrouve subitement la mémoire pour accabler et dénoncer le Pr. Choron comme il l’a fait dans un récent de Charlie Hebdo (14.1.2009). Il est vrai que le Charlie Hebdo de l’époque est très éloigné de celui qu’il fait aujourd’hui et dont il est curieusement l’actionnaire principal avec Philippe Val. Rien à voir donc, avec le titre d’origine où le rédacteur en chef était « toute la bande ». On en est loin en effet et on se demande même pourquoi dans ce livre Philippe Val donne son avis sur la première version de Charlie Hebdo alors qu’il n’y a jamais participé et qu’il ne reconnaît aucun talent à Choron.

Au final, ce livre pourrait apparaître comme une sorte de pierre tombale, une fresque gravée dans le marbre, qui célèbre le souvenir, la nostalgie d’une époque révolue où l’on osait tout et où tout était possible. Mais c’est une fausse impression, puisqu’encore récemment avec l’arrivée dans les kiosques de Siné Hebdo, journal conçu en quelques semaines, il semble que l’esprit de provocation reste vivace. Il suffit juste de le cultiver. Bête, méchant et hebdomadaire de Stéphane Mazurier peut donner cette envie. ff

Bonus à savourer également, le cahier spécial des photos d’époque d’Arnaud Baumann qui signe aussi la photo de couverture.

L’humour passionné

mardi 9 décembre 2008

 

passion-dessin-humourAlain Damman, neveu du dessinateur Bosc, raconte avec véhémence sur son site ses démêlées avec Martine Gossieaux, auteur et co éditrice avec les éditions Buchet-Chastel du livre La passion du dessin d’humour.

Cet album présente un « florilège de ses dessinateurs favoris », Chas Addams, Benoît Van Innis, Bob Blechman, Chaval, Copi, André François, Reiser, Savignac, Ronald Searle, Sempé, Saül Steinberg, Tetsu, Topor, entre autres.

La plupart de ces auteurs – en dehors de Bosc – sont régulièrement exposés à la galerie Martine Gossieaux entièrement dédiée au dessin d’humour, 56, rue de l’Université 75007 Paris.

Du 4 décembre au 28 mars 2009 la galerie propose une exposition de dessins originaux de Sempé.

Le site de la Galerie Martine Gossieaux

Unique à jamais : Reiser

samedi 1 novembre 2008

Le nouvel observateur« Nous autres, survivants d’«Hara-Kiri», nous n’avons cessé depuis vingt-cinq ans de parler entre nous de Reiser. Il était le plus jeune. Quand il sut qu’il allait mourir, il nous dit : «Je ne serai jamais un vieux con.» Il était sûrement celui qui l’aurait risqué le moins !

Curieux, sans cesse à l’affût, voulant savoir, désirant faire, s’éclairer au solaire, avant tout le monde, imaginer une maison intelligente, avant tout le monde, être un pionnier du deltaplane. Il décortiquait, il démontait comment ça marche.

Comprendre les choses, les hommes, la société. Tout l’épatait. La bêtise en action, les réalisations de l’intelligence. L’œil à tout, partout, sur tout, il prenait à témoin. C’est souvent, d’ailleurs, dans ses dessins, que le lecteur est pris à témoin.

Qui c’était, le dessin le plus drôle ? Le dessin de Reiser. Qui c’était, le dessin le plus fort ? Reiser. Vous ne rencontrerez pas un dessinateur qui ne vous dira son admiration pour Reiser. Reiser qui se prononce rézère, pas raïzeur, tâchez de vous en souvenir.

Reiser qui ne se prenait pas pour le plus fort. Pour lui, le plus fort, c’était Gébé. »

Reiser, c’est Delfeil de Ton qui en parlera toujours le mieux. 

Ces lignes sont extraites d’un texte paru dans le n°2295 (30.10.2008) du Nouvel Observateur qui rend un hommage au dessinateur disparu il y a 25 ans.

Vive les femmes de ReiserHara-Kiri Une de Reiser : Le concordeDu 30 octobre au 18 décembre, huit albums légendaires de Reiser seront vendus avec l’hebdomadaire : Vive les femmes !, les Copines, Gros Dégueulasse, la Vie au grand air, Mon papa, On vit une époque formidable, la Vie des bêtes et son tout premier livre Ils sont moches.

Autre raison de célébrer cet auteur mort trop tôt à 42 ans, l’exposition que propose Le Musée de l’Air et de l’Espace (aéroport de Paris-Le Bourget) jusqu’au 4 janvier 2009 et qui rassemble les dessins de Reiser sur l’aviation (entrée libre).