Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour février 2014

100 dessinateurs se mobilisent pour Jabeur Mejri

mardi 4 février 2014

Une centaine de dessinateurs de tous pays se mobilisent pour demander la libération de Jabeur Mejri, citoyen tunisien emprisonné depuis plus d’un an pour s’être exprimé librement sur Facebook.

Communiqué :

“La Tunisie vient d’adopter sa nouvelle Constitution. Elle sera mise à l’honneur le 7 février prochain en présence de plusieurs dizaines de représentants officiels d’États et de Royaumes étrangers. Alors que dans ce texte fondateur, la liberté d’expression et de conscience sont présumées garanties, le maintien en détention de Jabeur Mejri est contraire à l’esprit et au texte de la Constitution.
Jabeur Mejri a été condamné à 7 ans et demi de prison pour ses idées. Un prisonnier d’opinion dans la Tunisie d’après la Révolution est inacceptable.
C’est ce qui a motivé près de 100 dessinateurs pour participer à cette opération « 100 dessins pour Jabeur ».
C’est sans doute une première mondiale dans laquelle des dessinateurs de presse et des caricaturistes  de plus d’une dizaine pays se retrouvent pour dénoncer, ensemble, cette situation et pour défendre la Liberté d’Expression.
Vous pouvez retrouver et diffuser tout ou partie de ces œuvres que vous pouvez consulter sur : http://100dessinspourjabeur.org/

Cavanna dans Siné mensuel

lundi 3 février 2014

Siné mensuel dévoile ses deux prochaines couvertures du numéro 28 à paraître mercredi 5 février et dans lequel Delfeil de Ton, Jackie Berroyer, Siné, Willem, Sylvie Caster, Carali, Stéphane Mazurier, Faujour, Jiho, Geluck, et la “petite Virginie”, évoquent Cavanna. La photo est signée Arnaud Baumann.

Une récompense pour le dessin de presse

lundi 3 février 2014

Les dessinateurs et dessinatrices qui souhaitent participer au « Prix Varenne L’Hérault Trait Libre du dessin de presse 2014 », ont jusqu’au 28 février pour envoyer leurs dessins. Le thème de cette année est : « la femme ». Le montant du prix pour le lauréat gagnant est de 2 000 euros.

Deux liens pour tout savoir sur ce prix : son règlement, et la deuxième édition du Festival international Cartooning for Peace du dessin de presse qui se déroulera à Montpellier les 5-6 avril 2014 et au cours duquel sera remis le prix.

Descriptif des organisateurs : “La Fondation Varenne, Cartooning for Peace, le Conseil général de l’Hérault et le Club de la presse du Languedoc-Roussillon organisent pour la première fois le Prix Varenne L’Hérault Trait Libre 2014 du dessin de presse, destiné à récompenser les dessinateurs de presse. Ce concours est réservé à l’ensemble des dessinateurs de presse (quelle que soit leur ancienneté dans la profession). Les dessins présentés pourront couvrir tous les domaines de l’actualité politique, économique, sociale, sportive, mais devront obligatoirement porter sur le thème des «femmes». “

En illustration le logo du prix dessiné par Aurel.

Bill Watterson grand prix d’Angoulême malgré lui

dimanche 2 février 2014

Angoulême : le Grand Prix a été attribué à Bill Watterson, créateur de la série « Calvin et Hobbes ». Drôle d’idée pour un festival de couronner, certes un auteur de grand talent, jeune, 55 ans, et sympathique (il a refusé toute marchandisation de son œuvre), mais qui, écrit Le Monde,  “Aspirant à mener la « fameuse vie tranquille » à laquelle il a toujours rêvée, Bill Watterson s’est, depuis, totalement retiré du monde de la bande dessinée et même de la vie publique. Il se consacre à la peinture chez lui, dans la banlieue de Cleveland (Ohio), et n’a donné que deux interviews à des médias américains depuis la fin de Calvin et Hobbes.” (en 1995…).

Le quotidien rajoute “Tout ceci rend quasi impossible sa venue l’an prochain au Festival d’Angoulême ; ce qui ne devrait pas manquer de faire grincer quelques dents dans le petit monde de la BD. Quand un Grand Prix est désigné, celui-ci dessine en effet l’affiche de l’édition suivante et préside le jury qui décerne les prix attribués aux meilleurs albums de l’année écoulée. La très probable absence de Watterson devrait, du coup, entraîner une réforme de l’institution.” Une institution dont l’organisation va certainement connaître un peu de tangage dans les semaines qui viennent…

A lire sur la carrière de Bill Watterson l’article d’Actua BD.

La cérémonie de clôture du festival a rendu hommage au dessinateur Fred et à Cavanna disparus cette année.

Le prix du public Cultura a été attribué à “Mauvais genre” de Chloé Cruchaudet (Delcourt) un album qui depuis sa parution a déjà reçu le prix Landerneau 2013, le prix du meilleur livre pour le magazine Lire, le Coup de cœur au festival BD de Saint-Malo et, le Grand Prix de la Critique ACBD.

Fauve d’or du meilleur album : Come prima d’Alfred (éd. Delcourt).
Prix spécial du jury : La propriété, de l’israelienne Rutu Modan (éd. Actes sud BD).
Prix de la série :  Fuzz et Pluck, tome 2 de l’américain Ted Steam (éd. Cornélius).
Prix révélation ex-aequo : Le livre de Léviathan, de Peter Blegvad (éd. L’Apocalypse) et Mon ami Dahmer, de Derf Backderf (éd. Çà & Là).
Prix du patrimoine : Cowboy Henk, de Herr Steele et Kamagurka (éd. Frémok).
Fauve polar/SNCF : Ma révérence, de Wilfrid Lupano et Rodguen (éd. Delcourt).
Prix jeunesse : Carnets de Cerise, de Joris Chamblain et Aurélie Neyret (éd. Soleil).
Prix BD alternative : la revue suisse Un fanzine carré.

(Source palmarès Fauves  Olivier Mimran / 20 minutes)

Angoulême se termine aujourd’hui (la 41ème édition)

dimanche 2 février 2014

Dernière journée pour le festival de la bande dessinée d’Angoulême avec une visite au « Monde des bulles » et ses files d’attente interminables chez les « grands » éditeurs pour obtenir une dédicace personnalisée sur un album, et une visite à la bulle « Le nouveau monde » où son regroupés tous les « petits » éditeurs et les nombreux journaux et fanzines qui ne demandent qu’à grandir.

Un festival et ses polémiques, avec l’ambassadeur du Japon en France qui proteste contre les œuvres d’un collectif d’artistes sud-coréens ayant pour thème les  “femmes de réconfort” enrôlées de force par l’armée japonaise pour satisfaire les besoins sexuels des militaires lors de la Seconde guerre mondiale (à lire sur le sujet « Angoulême : l’expo qui fâche le Japon » sur le site du Nouvel Observateur ). Mais aussi avec la société israélienne Sodastream, sponsor de l’exposition « Les légendaires », dont une trentaine de dessinateurs ont dénoncé la présence dans une lettre ouverte (à lire sur le sujet « Le soutien de SodaStream au Festival d’Angoulême fait polémique » dans Le Monde ). Sans oublier celle qui concerne la désignation du grand prix de la ville d’Angoulême dont le lauréat présidera le prochain festival (à lire sur le sujet « BD : le Grand Prix d’Angoulême est-il obsolète ? » dans Le Nouvel Observateur ).
A noter que l’exposition en plein air sur les 80 ans du Journal de Mickey n’a suscité aucune contreverse.

Le bilan global de cette édition reste à faire, notamment sur l’affluence du grand public, mais on peut d’ors et déjà saluer cette 41ème édition par la cohérence de la programmation autour du dessin (Willem, Bofa, Tardi, Jean-Marc Rochette, dont les expositions sont visibles à Angoulême jusqu’au 8 mars 2014) et de l’ouverture, le thème de 2014 était « les différents regards sur le monde », une approche qui doit beaucoup à la présidence exceptionnelle à tous points de vue de Willem (à lire son portrait dans Télérama).

Reste à s’interroger, comme l’a déjà fait Didier Pasamonik (Lettre ouverte au ministre de la culture, Aurélie Filippetti), sur l’avenir de cette manifestation et de son évolution au service du 9ème art, des éditeurs, et surtout des centaines d’auteurs qui essaient de vivre de ce métier.
A suivre…

Angoulême comme si vous y étiez (ou presque) 2

samedi 1 février 2014

La presse régionale titre sur  la disparition de Cavanna. La Charente libre titre en Une “La BD sans Cavanna” ou “Le festival pleure Cavanna” sur ses affichettes. Cela aurait surement amusé Cavanna lui qui aurait aimé faire une carrière de dessinateur qu’il a débutée sous le nom de Sépia et qui n’a jamais écrit de scénarios de BD. Il a quand même été avec son compère Choron l’éditeur de Charlie mensuel, de l’hebdomadaire BD, et ils ont publié de nombreuses bandes dessinées y compris dans Hara-Kiri, signées entre autres Gébé, Reiser, Cabu, Willem, Tardi, Schlingo, Poussin, Alex Barbier, etc., etc. Ceci explique peut-être cela.

Suite de la visite des expositions proposées à Angoulême  :

L’exposition Tardi est une des plus importantes par la qualité des images proposées et par la mise en scène. Si on peut apprécier le talent du dessinateur à travers de nombreux originaux et ses mises en couleurs, la profusion très répétitive des images donne un sentiment de trop plein. D’autant plus que la scénographie à base d’ampoules éblouissantes et de cadres à vitres brillantes ne facilitent pas la lecture. A voir malgré tout, Tardi est un grand dessinateur.

Déception pour l’exposition Gus Bofa qui ne présente que des reproductions (phototypies, eaux-fortes) ce qui heureusement ne gâche pas le plaisir d’apprécier le talent graphique de ce dessinateur. La proximité avec l’exposition Tardi permet aussi de mesurer l’influence qu’a eu cet artiste sur de nombreux auteurs contemporains. Rappel les éditions Cornélius ont publié “Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté“.

Beaucoup de monde pour l’exposition Willem, avec de très nombreux originaux que le dessinateur a conservé depuis ses débuts en Hollande et les années 1970, date de son apparition dans la presse française notamment dans L’Enragé. La présentation sobre et commentée par des panneaux de l’auteur permet de parcourir la carrière de celui qui est devenu un de nos plus grand dessinateurs actuels. A ne pas rater. L’exposition ne fermera ses portes que le 9 mars 2014. Un 4 pages a été édité à cette occasion par le quotidien Libération.

Mauvaise surprise en revanche pour “l’exposition”  sur les violences faites aux femmes “En chemin, elle rencontre…” présentée dans le hall du Palais de Justice. Si le sujet est hautement important il est regrettable qu’une mise en page confuse des panneaux noie graphiquement le contenu et les dessins censés nous sensibiliser aux thèmes abordés. A chacun cependant de se faire une idée.

En attendant, dimanche, l’annonce du nom du lauréat du Grand prix de la ville d’Angoulême (soit Bill Watterson (Calvin & Hobbes), ou le mangaka Katsuhiro Otomo (Akira) , ou Alan Moore, auteur de “From Hell”), Yves Frémion a dévoilé celui du 18ème Prix Tournesol qui récompense la BD “la plus écolo de l’année” et qui a été attribué à “Plogoff” d’Alexis Horebellou et Delphine Le Lay (éditions Delcourt).

A suivre.

(Le logotype interdit de manger dans l’exposition n’est pas de Gus Bofa)