Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour février 2014

Jean-François Copé veut-il brûler des livres ?

lundi 10 février 2014

Jean-François Copé a dénoncé publiquement le livre « Tous à poil ! » (éditions du Rouergue), recommandé d’après lui aux enseignants par le Centre de documentation pédagogique, en le feuilletant au cours de l’émission Le grand jury / RTL, LCI, Le Figaro (9.2.2014) .

Ses déclarations : “On ne sait pas s’il faut sourire, mais comme c’est nos enfants, on n’a pas envie de sourire”, “A poil le bébé, à poil la baby-sitter, à poil les voisins, à poil la mamie, à poil le chien…”, “A poil la maîtresse…vous voyez, c’est bien pour l’autorité des professeurs !”, “Il y a un moment où il va falloir qu’à Paris on atterrisse sur ce qui est en train de se faire dans ce pays”, “Le rôle des responsables de l’UMP, c’est de dire ça suffit”

Présentation du livre par ses auteurs Claire Pranek et Marc Daniau : […] « Avec ce livre, on a donc décidé d’apporter un regard décomplexé sur la nudité. Sur chacune des pages, est représenté un personnage ordinaire ou particulier, qui fait partie du quotidien ou de l’imaginaire des enfants, en train de se déshabiller. Les personnages peints existent mais ne posent pas. Nous les voyons se déshabiller, acte quotidien qui les met tous dans des positions cocasses… Le trait et la couleur proposent un regard sensible, chaleureux et réaliste qui ne se moque pas et accepte la diversité des corps.
Alors si on oublie tout ce qui nous gêne et que l’on met au placard tous les vilains complexes, qu’est-ce qu’on est bien tout nu ! Et tous ces personnages laissent joyeusement tomber leurs vêtements pour la même chose : le bonheur simple d’une baignade (tous à poil !) dans la mer. »

Le site du dessinateur Marc Daniau d’où est extraite l’illustration ci-contre).

Puisqu’on parle d’indécence, que dire de ce type de photo (ci-dessous) où l’on voit un ancien ministre, responsable de parti, maire, grand ordonnateur de ce qu’il faut lire ou penser, quasiment « à poil » dans la piscine de Ziad Takieddine, homme d’affaires controversé, plusieurs fois mis en examen dans le dossier de Karachi, et soupçonné de corruption d’agent public étranger, escroquerie, détournement d’objet saisi, blanchiment, fraude fiscale et organisation frauduleuse d’insolvabilité, actuellement en prison ?

Le Lab d’Europe 1 précise à propos du livre que : “Sur le site du Centre national de documentation pédagogique, la seule référence au livre se trouve dans la sous-rubrique d’une association, L’atelier des Merveilles, qui propose une bibliographie [PDF] pour « bousculer les stéréotypes fille garçon ». Cette bibliographie fait également partie des outils pédagogiques mis à disposition des enseignants dans le cadre des ABCD de l’égalité.”

A lire et à voir sur Le Nouvel Observateur la réaction des auteurs.

Le Figaro : “Tous à poil! n°4 des ventes sur Amazon: merci M. Copé

Barbe 1936 – 2014

dimanche 9 février 2014

Le dessinateur André-François Barbe est mort.

La presse et les éditeurs l’avaient un peu abandonné ces dernières années malgré son grand talent de dessinateur (ils peuvent toujours rééditer son magnifique “Barbe-Bleue” et le non moins étonnant “Don Juan” (La Découverte 1991). Tout au long de sa longue carrière, débutée en 1958 dans Le Rire, il a dessiné pour Lui, Hara-Kiri, Charlie mensuel (où il a publié sa série “Cinémas” éditée par Glénat en 1982),  Pilote, L’Echo des Savanes, A suivre, La Recherche, Le Monde, Lire, et aussi pour Punch (G-B), Esquire (USA), Pardon (All).

Membre des Humoristes Associés (H.A.) il a participé de 1980 à 1988 à tous leurs albums collectifs qui réunissaient Avoine, Blachon, Bridenne, Fred, Granger, Jy, Lacroix, Laville, Loup, Mordillo, Mose, Napo, Nicoulaud, Sabatier, Serre, Siné, Soulas, et Trez.

En 1998, il a publié “Je t’aime” (Hors collection) dans lequel ses dessins accompagnaient des textes de Cavanna. L’album fut également édité au Japon en 2004 (Aoyama, Tokyo).

Sa dernière exposition a eu lieu en 2012 à la Galerie An-Girard.

Ses dessins figurent dans “La gloire de Hara-Kiri” (Glénat) le tout dernier livre de Cavanna.

Les pires dessins sur la mort de Cavanna

samedi 8 février 2014

« Hommages » : Alex dans Le Courrier Picard, Casoli dans Bakchich, Baudry,  Placide dans Placide actualités, Sitron dans Le Huffington Post, Louison dans Le Nouvel Observateur, Sintès.

Cavanna (François) 1923-2014

vendredi 7 février 2014

Voilà, Cavanna est parti. Ou presque, il laisse ses nombreux livres et le mauvais esprit qu’il a sainement inoculé à plusieurs générations de lecteurs.

Incinéré le 6 février 2014 en présence de plusieurs centaines de personnes venues lui rendre un dernier hommage au Père Lachaise à Paris.
Devant une belle gerbe de roses rouges, en forme de  journal, du mensuel Hara-Kiri (une idée de Siné mensuel ) et un diaporama, la famille a évoqué sa vie de père, de grand-père, de beau-père, puis ont pris la parole, Siné, Delfeil de Ton, Charb le directeur de Charlie Hebdo 3, Denis Robert qui préparait un film sur lui et qui a lu une biographie écrite par Cavanna, Jean-Marie Laclavetine l’éditeur chez Gallimard de  « Lune de miel », Virginie Vernay qui l’accompagna ces dernières années, le dessinateur Gondot, Michèle Bernier, la fille du Pr Choron, et des anonymes, le tout ponctué de chansons italiennes, de chansons de Georges Brassens, d’Yves Montand ou Georges Moustaki. Marcel Amont a même lu la seule chanson écrite par Cavanna.

Ce fut un peu longuet mais en même temps, on retraçait l’immense carrière de Cavanna, dessinateur, homme de presse passionné, agitateur d’idées, anticonformiste invétéré, découvreur de talents, humoriste, écrivain, 90 ans, presque 91, ce n’est pas rien.

Lui qui avait tenté de faire une carrière de dessinateur aurait été heureux de voir tous ceux qui étaient là, les « survivants » de Hara-Kiri, Cabu, qui l’a longtemps vouvoyé, Wolinski, ceux de Charlie, Luz, Riss, Tignous, Honoré, Catherine Meurisse, Foolz, ceux de Siné mensuel, Lindingre, Faujour, Carali, Mric, Desclozeaux, Flavien, et aussi Poussin, Lefred Thouron, Bridenne, Jy, Camille Besse, Jean Solé.
Dans la foule on a vu également Jean-Christophe Menu, Berroyer, Langaney, Yves Frémion, Bruno Gaccio, Gonzague Saint-Bris, Régine Deforges, Sylvie Caster, Isabelle Alonso, Bernard Maris, Patrick Pelloux, Gérard Biard, Albert Algoud, Jean-Yves Festjens, Pacôme Thiellement, le photographe Arnaud Baumann, qui a débuté à 23 ans à Hara-Kiri, et bien d’autres… (photos à voir sur le site Pure people).

Et puis les applaudissements ont retenti, fervents, lorsque le cercueil a été porté vers les flammes de l’enfer (sans doute) et de l’éternité.
Cavanna aurait aimé ce moment là.

En illustration Cavanna par Sépia-Cavanna

Cavanna en Une de Charlie Hebdo

mardi 4 février 2014

Dessin de couverture signé Cabu pour le numéro “spécial Père-Lachaise” que Charlie Hebdo consacre à la disparition de Cavanna, fondateur, chroniqueur, et propriétaire du titre du journal (couverture en illustration).

Un cahier central de 16 pages lui est consacré complété par des articles de François Morel, Wolinski, Antonio Fischetti, et un texte « Cavanna, l’antivieux » signé Charb.

Sur son site Charlie Hebdo écrit : La famille de Cavanna fait savoir aux lecteurs, aux collègues, aux amis de François Cavanna, que le fondateur de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo sera incinéré ce jeudi 6 février à 14h30 au crématorium du Père-Lachaise. L’accès de la salle de la coupole où se déroulera la cérémonie sera réservé à la famille et aux proches.

Le journal publie également sur son site « Les Cavanna auxquels vous avez échappé », une série de portraits signé Charb, Honoré, Catherine Meurisse, Tignous, Wolinski, Luz, Riss, Cabu, Willem (en illustration), tirés du livre « Cavanna raconte Cavanna » ( éditions Les Echappés).

Le Monde licencie le dessinateur Nicolas Vial

mardi 4 février 2014

Caricatures & caricature signale un article paru dans le n°10 du magazine Causeur (février 2014) sur le dessinateur Nicolas Vial licencié du journal Le Monde après 32 ans de collaboration. L’affaire est passée aux Prud’hommes le 30 janvier et il faut espérer que Nicolas Vial aura autant de chance que Jean-Pierre Desclozeaux, licencié lui aussi de façon aussi désinvolte après 25 ans de collaboration dans le même journal, et qui a gagné en 2013 son procès en dommages et intérêts contre le quotidien.

Extrait du texte de Nastia Houdiakova et Elisabeth Lévy :

[…] « Depuis cinq ans, Vial illustrait chaque semaine la double page de la rubrique « Débats Opinions », aujourd’hui dirigée par Nicolas Truong. Celui-ci n’ayant pas jugé utile de répondre, fût-ce par un refus, à plusieurs sollicitations, on ne pourra donner sa version de la rupture. D’après le dessinateur, leurs relations se sont tendues après la publication, en avril et mai 2013, de deux dessins plutôt vachards sur François Hollande. « Truong ne voulait pas de vagues »,dit-il. Difficile de savoir si cette interprétation est juste. En tout cas, l’affaire était suffisamment sensible pour que David Kessler, conseiller du Président de la République, accepte de le recevoir et de s’intéresser à son cas.
Vial affirme avoir été ensuite congédié de la rubrique par un simple coup de fil de la direction artistique. Après une collaboration chaotique avec d’autres rubriques, il a cessé de recevoir des commandes (et d’être payé) en octobre. Sans avoir reçu la moindre lettre ni obtenu le rendez-vous qu’il demandait à la direction. Laquelle s’est contentée de nous faire savoir, dans un mail lapidaire, que Vial n’avait pas été licencié. Peut-être, mais c’était bien imité. On comprend que Natalie Nougayrède, qui venait d’être nommée à la tête du quotidien, ait eu d’autres chats à fouetter, d’autant qu’elle ne portait aucune responsabilité dans le conflit. Mais qu’un collaborateur d’aussi longue date soit remercié sans que qui que ce soit, en particulier son supérieur hiérarchique direct, prenne la peine de l’en informer ou de le recevoir témoigne d’une gestion humaine pour le moins cavalière. » […]

En illustration un dessin de Nicolas Vial publié par Causeur.