Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Gébé’

Dichlorodiphényltrichloroéthan

samedi 10 novembre 2012

Jérôme Garcin parle du livre « Les lundis de Delfeil de Ton » :

[…] « A quoi tient, alors, que les chroniques 1975-77 de l’immarcescible Delfeil de Ton se lisent aujourd’hui avec une telle gourmandise ? A leur troublante actualité, quand il parle de la crise qui sévit, des loups – les huissiers – qui rôdent dans les villes, de l’omniprésent Jean d’Ormesson, de la télé débile, de la prolifération des «faux-jetons» ou de Paris (sa grande affaire, avec le jazz) qu’on défigure et bétonne méthodiquement ? Sans doute. » […]

DDT y parle aussi de Gébé, de Hara-Kiri, des graphistes du groupe Bazooka, remercie Lefred Thouron, et publie sur la couverture son « portrait officiel » dessiné par Reiser. Préface de Cavanna, bien sûr.

A noter également la qualité apportée à la fabrication du livre par la toute nouvelle maison d’édition L’apocalypse créée par Jean-Christophe Menu (ex fondateur de L’Association) avec Etienne Robial « associé et conseiller à la fabrication ».

Gébé toujours et encore

vendredi 20 avril 2012

En 1992, Gébé publiait dans « Culte » le mensuel de Frédéric Pajak une série de dessins nommée « 50 choses qu’il ne faut pas oublier de faire avant de mourir ». On ne sait pas si Gébé a réussi à les réaliser toutes avant cette funeste année de 2004 où il nous a laissé orphelins.

A nous de nous débrouiller sans lui et sa folie douce. Depuis, Frédéric Pajak lui a consacré un beau livre « Un pas de côté » chez Buchet Chastel, et L’Association a réédité la plupart de ses livres, de « L’An 01 » au « Services des cas fous », mais aussi ses chroniques de Charlie Hebdo (1993-2003), « Les Colonnes de Gébé ».

Aujourd’hui, ce sont les éditions Wombat, qui nous offrent « Tout s’allume », album de « bande dessinée, reportage et croquis », publié dans la collection « Iconoclastes ». Gébé nous explique le livre :

« Genre : Fiction encéphalopolitique – Lieux de l’action : A l’extérieur des gens et à l’intérieur de leur tête (région des hémisphères cérébraux). Moyen d’expression : La bande dessinée, conçue comme un film à faire. Objet : Montrer comment l’élargissement de la conscience, par le mécanisme de la Prise de Conscience Provoquée, peut modifier le comportement individuel et social et conduire irrésistiblement au changement de consensus politique d’une nation. »

« Tout s’allume » a été publié pour la première fois en feuilleton dans Charlie-Hebdo puis en recueil dans Charlie mensuel en 1979 (d’où l’introduction de Wolinski dans le livre, qui dirigeait alors le magazine).

Gébé nous manque. Par sa façon de nous amener ailleurs, par sa façon de nous apprendre à voir le monde tel qu’il est, par sa façon de faire confiance au talent des autres, et par sa façon d’avoir toujours su rester Gébé.

Pierre Carles a lui aussi eu la bonne idée de reprendre des dessins de Gébé pour illustrer l’affiche de son film « DSK, Hollande, etc. » co-réalisé avec Julien Brygo et Aurore Van Opstal. Gébé n’a pas fini de se rappeler à nous. A sa façon.

Le site Internet des éditions Wombat.

En illustration l’affiche d’une des premières versions du film de Pierre Carles.

Cabu sur les ondes

vendredi 1 avril 2011

Le dessinateur Cabu rejoindrait son ami Philippe Val sur France Inter pour animer une émission satirique le samedi. Il serait entouré de deux humoristes (on parle de Patrick Font dont il a illustré le dernier livre) et d’un journaliste. D’autres dessinateurs ont déjà exercé  leur talent à la radio.

C’est le cas de Plantu, Deligne, Aurel, ou Chaunu, qui racontent leurs dessins sur France Info, ou de Gébé, Gotlib, et Fred qui, il y a quelques années, ont animé avec René Goscinny « Le feu de camp du dimanche matin » sur Europe 1. L’émission était sous-titrée « Nous on fait de la radio parce que ça nous repose les yeux ».

Cette prestation radiophonique sera sans doute promue par Véronique Brachet la nouvelle directrice des relations presse de Radio France nommée par Jean-Luc Hees le 4 octobre 2010 et qui n’est autre à la ville que… Mme Cabu. Le contrat de Cabu serait signé le 1er avril.

À noter que Cabu publie également  « Johnny c’est la France » aux éditions Charlie HebdoLes Échappés,  début avril 2011

LE Cavanna

mercredi 19 janvier 2011

Désolé, je vais parler de moi.

Il y a quelques années je me suis permis d’écrire à Cavanna pour lui expliquer que je faisais partie de cette génération qui avait biberonné à l’esprit libertaire de Charlie Hebdo et que je ne comprenais pas comment lui, Cavanna, LE Cavanna, l’anticonformiste, le pourfendeur d’idées toutes faites, pouvait céder en viager à Philippe Val, arriviste patenté et boursouflé de lui-même, un titre aussi mythique.

Cette missive impudente ne me valut aucune réponse mais une sévère réprimande de Cabu offusqué que je puisse m’adresser en ces termes à son père spirituel.

Le temps m’a donné raison, et Val, celui que j’ai toujours considéré – dès 1992 -, comme un usurpateur à la tête de Charlie Hebdo, a poursuivi son ascension sociale et médiatique. La seule bonne nouvelle de sa nomination à France Inter c’est qu’il a du restituer aux dessinateurs les commandes de l’hebdomadaire. Il en reste cependant actionnaire de la société éditrice et de la société immobilière qui héberge le journal (merci de me démentir si ce n’est plus le cas). Le bel hold-up.

Pour la défense de Cavanna, il n’est pas le seul a s’être fait gruger par l’ancien comique de variétés et même si beaucoup dans l’équipe continuent à vouer à Philippe Val une admiration sans bornes, c’est Cavanna qui a sauvé l’honneur d’une rédaction tétanisée par les choix à faire lors du licenciement de Siné en 2009.

Cavanna a pris position, nettement, publiquement, et il aura fallu, « l’affaire Siné », pour que je retrouve MON Cavanna. Optant résolument pour la défense de Siné, malgré les sarcasmes de Cabu et de Wolinski qui lui reprocheront par son attitude de mettre en péril le journal. Cavanna en appellera à l’esprit de Charlie, celui d’antan. Celui dans lequel Reiser, Choron, Gébé, Wolinski, Cabu, Delfeil de Ton, Willem, ne se fixaient comme limites que celles de leur talent. À l’époque les rédacteurs en-chef (c’était imprimé « rédacteur-en-chef : toute l’équipe ») ne cherchaient pas l’adoubement de leurs collègues parisiens, ne se vantaient pas de déjeuner avec Laurent Joffrin, ne pontifiaient pas dans les médias, ne fricotaient pas avec le Verts, ne voulaient pas faire de livre avec Jean-Pierre Chevènement, n’interviewaient pas les grands pontes de l’industrie comme Jean-Marie Messier, ne se faisaient pas éditer par BHL, et ne se servaient pas du journal pour favoriser une carrière de chanteur de bluettes en publiant les dates de ses spectacles.

L’audace de cette équipe historique était alors de « chier dans la colle et dans les bégonias » en toutes libertés comme le revendiquera plus tard Siné.

Cavanna est redevenu Cavanna, à mon sens.

C’est lui qui publie aujourd’hui « Lune de miel », un livre témoignage sur sa vie, sur la maladie de Parkinson qui le frappe et la mort qui rôde. Il revient aussi sur les « vingt-cinq ans merveilleux » passés à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, l’original, et sur les derniers mois, constatant que ces dernières années le « fabuleux journal de Reiser n’avait existé que pour assurer la promotion sociale d’un ambitieux ».

On a tout juste eu le temps de le faire avec Choron, Georges Bernier, de son vivant, alors n’attendons pas pour célébrer François Cavanna et le remercier de tout ce qu’il a apporté à la liberté de pensée, à l’écriture, et à l’humour. ff

À lire aussi : « Bête et méchant » (livre de poche), pour ceux qui rêvent de vivre l’aventure exaltante de la création d’un journal, et « Cavanna raconte Cavanna », le hors-série de Charlie-Hebdo, pour comprendre pourquoi Philippe Val n’avait aucune chance de devenir Cavanna.

Illustrations, dessin de Charb, Willem et d’Honoré parus dans « Cavanna raconte Cavanna », hors-série de Charlie, toujours en vente.

Un livre de Delfeil de Ton !

lundi 17 janvier 2011

Trois dessins de Gébé, l’immense Gébé, parti trop tôt, illustrent « Le Journal de Delfeil de Ton », le livre que Delfeil de Ton vient de publier aux éditions Wombat dans la collection « Les insensés ».

Il y a quelques années un dessinateur me confiait qu’il rêvait de dessiner comme Delfeil de Ton écrivait. Imagination, concision, dérision, des qualités que l’on aimerait effectivement trouver plus souvent dans certains dessins.

En attendant le recueil consacré à ses meilleures chroniques parues dans le Nouvel Observateur depuis 1975, et sa « véritable histoire de Hara-Kiri hebdo » parue dans Siné Hebdo, on peut savourer ces textes parus en 1969, et de 1975 à 1976, dans les mensuels Charlie et Hara-Kiri.

Début 2011

lundi 3 janvier 2011

Ce blog est-il vraiment utile ? Le dessin de presse a-t-il un avenir ? Que va devenir le festival de la BD d’Angoulême ? Quel futur pour Charlie, bientôt 20 ans ? Un nouveau journal satirique va-t-il se créer ? Que penserait Gébé de tout ça ?

Autant de questions qui obtiendront peut-être une réponse en 2011. En attendant, on peut toujours souhaiter une bonne année à tous les créateurs d’images dessinées et aux fidèles lecteurs de ce blog.