Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Siné’

BD : la planche à billets

lundi 15 décembre 2014

Combien vaut un dessin original de Cabu, de Willem, de Wolinski, de Siné, hélas beaucoup moins qu’une planche de bande dessinée qui devient aujourd’hui un objet de placement spéculatif.

Herge-MillonLu dans 20 minutes :

Un dessin signé Hergé, le père de Tintin, daté de 1939, a été acheté 539.880 euros pendant des ventes aux enchères organisées dimanche simultanément à Paris et Bruxelles.
Le dessin d’Hergé faisait partie d’une série d’œuvres originales de la bande dessinée franco-belge qui ont rapporté au total 1,89 million d’euros dépassant les attentes des organisateurs, selon la maison de ventes Millon à Bruxelles.

Les autres dessins proposés par Millon au cours de cette vente.

Autre article très intéressant sur le même sujet, celui que L’Express consacre à “la fièvre du marché des planches originales de BD“. Extrait :

“Un dessinateur gagnera parfois plus en vendant un ou deux dessins grand format qu’avec un album de 48 planches, qui va lui demander un an de travail et lui rapporter une avance de 10000 euros”, poursuit Daniel Maghen. Du coup, autre révolution, ce galeriste salarie des dessinateurs pendant des mois et leur commande de grands formats. Jean-Pierre Gibrat travaille ainsi actuellement à des toiles de 1 mètre carré, qui pourraient donner lieu à une vente aux enchères “monographique” – un seul auteur, le Graal ! – chez Christie’s, à la fin de 2015 ou au début de 2016.”

En illustration, le dessin noir & blanc d’Hergé acheté 539.880 euros.

Entre collègues

lundi 15 décembre 2014

Philippe Moine a entrepris de caricaturer 150 dessinateurs, connus, Siné, Tignous, Pétillon, Catherine Beaunez, Loup,… et moins connus, Tony Gouarch, Na !, Veese, Amiral, Luc,… et de réunir leur « grandes gueules » dans un album titré « Collègues » qui reprend l’apostrophe professionnelle et amicale de son confrère Rousso. Parution annoncée en 2015.

On peut avoir un aperçu du travail de Philippe Moine sur son blog ou sur sa page Facebook.

En illustration : George Baghory.

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Du dessin en voici, en voilà ( 500 à la Halle St Pierre à Paris )

vendredi 14 novembre 2014

Halle-St-Pierre

On connaît désormais la liste des artistes qui participeront à la grande exposition présentée par Martine Lusardy, directrice de la Halle St Pierre et Frédéric Pajak, commissaire invité, créateur et directeur des éditions Les Cahiers dessinés, à la Halle St Pierre (Paris) du 21 janvier au 14 août 2015 :

Pierre Alechinsky, François Aubrun, Marcel Bascoulard, Bosc, Alejandro Cananles Saenz, James Castle, Chaval, Copi, Comte de Tromelin, Mélanie Delattre-Vogt, Fred Deux, Christian Dotremont, El Roto, Sylvie Fajfrowska, Anne Gorouben, Pierre Fournier, Gébé, Pascale Hemery, Victor Hugo, Jean-Michel Jacquet, George Grösz, Kamagurka, Marcel Katuchevski, Guillaume Lebelle, Leiter, Raphaël Lonne, Michel Macreau, Stéphane Mandelbaum, Micaël, Mix & Remix, Noyau, Olivier O. Olivier, Joël Person, Chantal Petit, Laure Pigeon, Louis Pons, Edmond Quinche, Jean Raine, Hans-Georg Rauch, Reiser, Olivier Saudan, Jean Scheurer, Bruno Schultz, Sempé, Francine Simonin, Siné, Kiki Smith, Anna Sommer, Louis Soutter, Saül Steinberg, Daniel Stotzky, Pierre Tal Coat, Tetsu, Gaston Teuscher, Josefa Tolra, Roland Topor, Tomi Ungerer, Félix Vallotton, Patrick Van Ginneken dit Rommen, Corinne Veret-Collin, Vuillemin, Lin Wei-Hsuan, Willem, Otto Wols, Albert-Edgar Yersin, Unica Zürn.

On pourra juste regretter que André François, Cardon, Lionel Koechlin, Gourmelin, Desclozeaux, Ronald Searle, Maja, Claire Bretécher, Cabu, Wolinski, entre autres, ne figurent pas dans le panthéon graphique de Frédéric Pajak qui présente ainsi l’évènement :

OEILbd « L’exposition est présentée en trois parties : dessins d’artistes, dessins d’humour, dessins d’art brut. Pour la première fois à Paris, ce « mélange des genres » est rendu possible. D’étranges liens se nouent entre des œuvres que tout semble opposer. Ils disent à quel point le dessin, longtemps considéré comme le parent pauvre de la peinture, est un langage essentiel, capable de révéler nos sentiments les plus communs, comme les plus inavoués. Nous passons du portrait le plus expressif à la figure presque abstraite, de l’allégorie foisonnante à l’esquisse d’une attitude, du trait d’esprit le plus drôle ou le plus provoquant au rêve le plus doux, avec chaque fois le peu d’outils que réclame cet art :un crayon, une plume, un pinceau, de l’encre, de la couleur, du papier. »

 Le directeur des Cahiers dessinés signale par ailleurs que « Un important catalogue, reproduisant près de 500 œuvres, accompagne cette exposition. Il s’intitule tout simplement Le Cahier dessiné n°10. »

A noter que Frédéric Pajak vient de se voir attribuer le prix Médicis Essai pour « Manifeste incertain » (éditions Noir & Blanc) qualifié de « troisième tome d’une série éminemment bizarroïde » par L’Obs. Les dessins de ce livre sont exposés jusqu’au 27 novembre à la Galerie Martine Gossieaux, 56, rue de l’université 75007 Paris.

Illustrations : le bandeau de la page d’accueil du site de la Halle St Pierre et un dessin de Pajak qui illustre l’annonce de l’exposition.

Jean Frapat pour mémoire

dimanche 19 octobre 2014

On ne soulignera jamais assez ce que Jean Frapat, décédé le 8 octobre 2014 à 86 ans a apporté au dessin et à la télévision.
Quelques trop rares articles lui rendent hommage :
« Jean Frapat (1928-2014), prince de la télé intelligente » par Antoine Perraud (Médiapart – article payant).
« Jean Frapat, l’inventeur oublié » par Jean-Claude Raspiengeas (La Croix).

En illustration, photo du plateau d’une émission de Tac au Tac avec Piem, Jean Frapat, Cardon Topor, et Siné.

Jean Frapat

Les Unes “historiques” de Charlie Hebdo

mardi 30 septembre 2014

ECH-unes-69-81-400Après les livres publiés par les éditions Hoëbeke (Les années Charlie, 2004, Hara- Kiri Les belles images, 2008, Le Pire d’Hara-Kiri, 2010, Hara-Kiri, jusqu’à l’os, 2011), Glénat (La gloire de Hara-Kiri, 2014), sans oublier “Bête, Méchant et hebdomadaire” de Stéphane Mazurier ( Buchet-Chastel, 2009), il ne restera bientôt plus rien à publier sur la fabuleuse épopée éditoriale Hara-KiriCharlie Hebdo.
Un dernier album volumineux, à paraître le 2 octobre 2014, va peut-être clôturer cette série de livres nostalgiques (à moins que Delfeil de Ton nous livre un jour son récit complet de cette époque…).

« Charlie Hebdo – 1969 Les Unes 1981» propose sur 320 pages, la totalité (700) des désormais mythiques premières pages de L’hebdo Hara-Kiri et de Charlie Hebdo parues au siècle dernier (y compris celles de l’éphémère Charlie matin). Elles sont signées Cabu, Carali, Pr Choron, Dimitri, Fournier, Gébé, Golo, Hugot, Nicoulaud, Reiser, Siné, Willem et Wolinski.

Dans son texte de présentation Charb, aujourd’hui directeur de la nouvelle version de Charlie Hebdo, écrit « J’ai appris à lire à l’école, mais j’ai appris à lire un dessin dans Hara-Kiri et Charlie Hebdo. Il paraît que Cavanna disait qu’un bon dessin devait être un coup de poing dans la gueule… Qu’est-ce que je m’en suis pris ! On dit que les dessins de Hara-Kiri et de Charlie Une-Hebdo-Hara-KiriHebdo étaient violents, mais ils l’étaient cent fois moins que la connerie qu’ils dénonçaient ! »

A noter le travail de Harold Peiffer et Philippe Ghielmetti sur la maquette qui restitue la plupart des Unes « dans leur jus » même si l’on peut regretter quelques numéros présentés sans le logo-titre. Quelques lignes en signalent la raison  à la fin de l’ouvrage « La couverture n°367 et les logos Hara-Kiri n’ont pu être reproduits. Pour les couvertures de la période Hara-Kiri, seuls les dessins de Une ont été utilisés. » Pour mémoire le logo-titre de l’Hebdo Hara-Kiri intégrait un dessin de Cavanna (voir illustration).

« Charlie Hebdo – Les Unes – 1969 à 1981» est publié par les éditions Les Echappés-Charlie Hebdo. 39 euros.

Depuis des années les Unes et couvertures des éditions des Trois-Portes sont également visibles sur Internet : http://palladio.free.fr/harakiri/

Jean-Jacques Pauvert aimait aussi le dessin

dimanche 28 septembre 2014

Bizarre36-37Jean-Jacques Pauvert qui vient de décéder à l’âge de 88 ans a été l’éditeur de nombreux ouvrages consacrés à l’érotisme et au Marquis de Sade, mais il a aussi été l’éditeur historique de Siné dont il publiera en 1955 le premier livre « Complaintes sans paroles ».

La même année il reprend la revue Bizarre, créée par Éric Losfeld, une publication qui compte parmi ses collaborateurs Raymond Queneau, Jean-Christophe Averty, François Caradec, Michel Leiris, Michel Laclos, Jacques Sternberg, mais aussi les dessinateurs Cardon, Siné, Wolinski, Topor, Magritte, Gourmelin, Folon, Chaval, Fred, Gébé, Mose, Solo, Ylipe, Cabu, Maurice Henry, Copi, Grove, Tetsu, Morez, Avoine, Bonnot, entre autres.

Jean-Jacques Pauvert publiera ensuite d’autres livres de Siné «Portée de chats » (1957), «Les proverbes» (1958), «Les Chats» (1959), «Tout ça n’est rien quand on a la sainteté» (1959), «Dessins avariés» (1960), «Dessins de l’Express – tome 1 » (1961), « Dessins de l’Express – tome 2 » (1963), «Haut le cœur ! » (1965), «C.I.A.» (1968), et «Erotissiné» (1980).
 
En 1961, Jean-Jacques Pauvert aidera Siné à créer l’hebdomadaire « Siné Massacre » (mensuel pour les deux derniers numéros) qui ne verra paraître que 9 numéros et récoltera 9 procès.

Lors des évènement de mai 1968, Jean-Jacques Pauvert aide encore Siné à la création de « L’Enragé » qui n’aura que 12 numéros mais le journal donnera l’idée à Cavanna, Georges Bernier-Pr Choron, et à l’équipe du mensuel Hara-Kiri, de créer en 1969 « L’Hebdo Hara-Kiri » qui deviendra par la suite « Charlie Hebdo ».