Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Gir’

La BD est un métier

lundi 17 novembre 2014

createurbdLa première édition de « Comment devient-on créateur de bandes dessinées ? » publiée en 1969 aux éditions Marabout (et vite épuisée), était devenu un livre culte pour nombre de dessinateurs, son auteur Philippe Vandooren (ancien rédacteur en chef du Journal de Spirou et directeur éditorial de Dupuis, décédé en 2000) y dialoguait avec les dessinateurs Franquin et Jijé (Joseph Gillain).

51X37ZRXYMLUn livre toujours utile pour nombre de « créateurs » de bandes dessinées qui peuvent y trouver de précieux conseils sur les techniques de dessin et de narration.

Les éditions Nifle ont eu la bonne idée de le rééditer en 2001, et à nouveau en 2014, sous le titre “Profession créateur de bandes dessinées”. Certains textes ont été réactualisés et la maquette, beaucoup plus agréable, enrichie de documents inédits.

En illustration la couverture de la première édition et celle des éditions Nifle avec un dessin de couverture est signé Gir (Jean Giraud).

La mort de Jean Frapat créateur de Tac au Tac

samedi 11 octobre 2014

C’était une époque où la télévision avait du temps et en donnait aux dessinateurs. Le principe de l’émission « Tac au tac » inventée par Jean Frapat était simple « A partir du dessin imaginé par l’un d’eux, les dessinateurs improvisent à tour de rôle, en se rendant coup pour coup et trait pour trait ».
De 1969 à 1975, l’émission a vu participer Alessandrini, Barbe, Buzzelli, Crepax, Druillet, Forest, Fred, Ghertman, Gir, Gourmelin, Loup, Maroto, Mulatier, Philippe, Hugo Pratt, Ricord, Serre, Topor, Urs, Alexis, Claire Bretécher, Cardon, Desclozeaux, Faizant, Franquin, Gébé, Gigi, Gotlib, Laville, Mandryka, Morris, Peyo, Piem, Puig Rosado, Roba, Soulas Tim, Uderzo. En tout début de soirée à une heure de grande écoute, ces joutes graphiques fascinaient le grand public et lui faisaient découvrir l’art du dessin.

TacauTacUn seul livre a été tiré de cette expérience télévisuelle jamais hélas renouvelée, « Tac au tac » paru en 1973 aux éditions Balland.

On peut revoir nombre de « Tac au Tac » sur le site de l’INA.

Grand amateur de dessin Jean Frapat avait aussi produit et réalisé en 1990 la série « Graph » avec des films consacrés à Ralph Steadmann, Pignon-Ernest, Claude Weisbuch, Cardon, et Topor.

Illustration : capture d’écran de l’émission du 9 août 1975 avec Cardon, Gourmelin et Jean-Claude Forest. Cliquez sur l’image pour voir le film. La voix du commentateur est celle de Jean Frapat disparu le 8 octobre 2014 à 86 ans.

Moebius aux enchères

lundi 19 mars 2012

Moebius - ArtcurialDes dessins de Jean GiraudGirMoebius –, décédé le 10 mars, seront mis en vente le 31 mars 2012 chez Artcurial à Paris, parmi un grand nombre d’albums de collection, de sérigraphies, de tirages limités, d’objets, et d’originaux de dessinateurs.

Parmi les auteurs de bandes dessinées dont des œuvres seront proposés aux enchères on peut citer : Bilal, Druillet, Jean-Claude Forest, Franquin, Gotlib, Götting, Greg, Hergé, Jacobs, Jijé, Lauzier, Margerin, Mariscal, Morris, Hugo Pratt, Tardi, Tabary, Uderzo, Zep, entre autres. Que du beau monde et quelques pièces intéressantes à découvrir en téléchargeant gratuitement le catalogue au format PDF.

A noter aussi la présence de deux dessins de presse de Jacques Faizant, un de Kiraz, un de Napo, une page de Lefred Thouron, un dessin de Plantu hommage à Faizant et Reiser, 14 dessins de Sempé, 4 dessins et BD de Pétillon, un dessin de Nicolas Vial, et 8 dessins et planches de BD de Vuillemin.

Tous les lots seront exposés du 28 au 29 mars, de 11h à 19h  30 mars, de 11h à 17h30 chez Artcurial, 7 rond-point des Champs-Élysées 75008 Paris. Vente des 760 lots par François Tajan, le 31 mars à 11h pour les albums et produits dérivés, et à 14h pour les originaux.

En illustration, le lot 524 signé Moebius, « Cristal saga », format 31 x 22, 3 cm, datée de 1986. Mise à prix : 10 000 – 15 000 euros.

Jean Giraud – Gir – Moebius, l’art du dessin

mardi 5 octobre 2010

Grande exposition consacrée au dessinateur Jean Giraud-Gir-Moebius à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris, du 12 octobre 2010 au 13 mars 2011. Le site Bodoï.info donne des détails :

« l’exposition présentera des carnets, des planches originales, des peintures ainsi que des dessins inédits (plus de 300 oeuvres seront accrochées dans une mise en scène promise comme « spectaculaire »). On y découvrira aussi deux films en avant-première. Un film d’animation 3D, réalisé par Moebius et BUF Compagnie, inspiré de l’histoire courte « La Planète Encore ». Et un documentaire de 52 minutes, signé Damian Pettigrew et Olivier Gal, dressant le portrait de cet auteur incontournable et touche-à-tout, aujourd’hui âgé de 72 ans. Par ailleurs, un livre sera publié à cette occasion par la Fondation Cartier et Actes Sud. Une somme de 250 pages, comprenant environ 150 reproductions et une anthologie de textes sur la métamorphose réunis par Alberto Manguel. »

À noter aussi que, à l’occasion de cet événement, le dessinateur Jean Giraud-Gir-Moebius a investi le magazine Télérama (n°3168) dont il a illustré la couverture et plusieurs articles (video de 10 mn sur Télérama.fr).

L’hebdomadaire publie aussi un long entretien accordé à Stéphane Jarno. Extrait à propos du processus de création :

« Vous avez eu longtemps recours au cannabis pour nourrir votre inspiration, pourquoi avez-vous arrêté ?
– Pour ne pas tomber dans la dépendance. J’ai découvert l’herbe lors de mon premier séjour au Mexique en 1955. Ça a ouvert pas mal de cadenas en moi et cela s’est avéré une formidable béquille pour ma perception. Pour créer, tout artiste doit se mettre dans une transe légère, sortir de lui-même. Evidemment, il ne s’agit pas de sortir d’un kilomètre, quelques millimètres suffisent, mais les enjeux sont de taille. C’est ce petit déplacement qui va différencier la répétition de formes ou d’idées prédigérées d’une véritable création. Pendant longtemps, l’herbe m’a aidé à atteindre cet état, mais à la longue, tout cela devenait trop systématique, trop habituel. Alors j’ai arrêté, je me suis servi de ma frustration pour faire Inside Mœbius, une série plus autobiographique. Je me suis aperçu depuis que je pouvais atteindre ce satori artificiel sans recourir à des substances, juste par une écoute attentive du monde, un état de conscience, une forme de sagesse. Mais pas une sagesse étriquée avec morale et barbe blanche, une sagesse ouverte… »

Exposition Moebius-Transe-Forme. Fondation Cartier, 261, bd Raspail, Paris 75014.
Catalogue de l’exposition, 304 p. 250 reproductions couleur et noir et blanc.
Séance de dédicaces à la Fondation Cartier, le mardi 30 novembre.

Réédition : « Arzak », tome 1, L’Arpenteur, Mœbius Productions/Glénat.
Exposition et vente des planches originales de ce nouvel album,
galerie Slomka, 3, rue Dante, Paris 5e. Tél : 01-43-29-43-29.

En illustration : autoportrait de l’artiste publié en page 18 du n°3168 de Télérama.

Y’a-t-il un Pilote dans la presse ?

mercredi 1 juillet 2009

Pilote fête, avec un nouveau numéro spécial ses 50 ans. Un numéro déjà disponible en kiosque, dont le thème est «69, année érotique». Apparemment  le «cul» est toujours un argument de vente  surtout en période estivale.

Pilote - 69 année érotique

Dommage que ce titre mythique qui a su dans les années Goscinny-Charlier faire évoluer la bande dessinée ne soit plus aujourd’hui qu’un label commercial «qui va et qui vient».

Pourtant le groupe Media-Participations (Dargaud, Dupuis, Lombard, Fleurus) qui en est propriétaire, aurait largement de quoi alimenter en contenu une publication digne des plus belles heures de Pilote et renouer avec le « laboratoire » de talents qu’il était alors.

Après la disparition de Pif, entre Spirou, le Psykopat et Fluide glacial, il ne reste plus de journal s’adressant spécifiquement à la jeunesse comme si les adolescents n’existaient pas ou devaient être cantonnés aux seuls jeux vidéos et à Secret story.  Et pourtant, quelles que soient les époques et les générations, on sait l’impact sur une vie des récits et des images découverts dans le jeune âge. Sans tomber dans une nostalgie stérile, que serait devenu notre imaginaire sans Fred et son Philémon, Sempé et son Petit Nicolas, Uderzo et son Astérix,  Gir et son Blueberry, Hubinon et son Barberouge, Gébé et son Clovis, Druillet et son Loan Sloane, Cabu et son Grand Duduche, etc, etc, etc.

C’est dans Pilote, l’original, qu’ils sont nés et notre plaisir avec.

À propos de ce n° de Pilote à lire aussi sur le site Le comptoir de la BD et sur l’excellent ActuaBD.