Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Uderzo’

La mort de Jean Frapat créateur de Tac au Tac

samedi 11 octobre 2014

C’était une époque où la télévision avait du temps et en donnait aux dessinateurs. Le principe de l’émission « Tac au tac » inventée par Jean Frapat était simple « A partir du dessin imaginé par l’un d’eux, les dessinateurs improvisent à tour de rôle, en se rendant coup pour coup et trait pour trait ».
De 1969 à 1975, l’émission a vu participer Alessandrini, Barbe, Buzzelli, Crepax, Druillet, Forest, Fred, Ghertman, Gir, Gourmelin, Loup, Maroto, Mulatier, Philippe, Hugo Pratt, Ricord, Serre, Topor, Urs, Alexis, Claire Bretécher, Cardon, Desclozeaux, Faizant, Franquin, Gébé, Gigi, Gotlib, Laville, Mandryka, Morris, Peyo, Piem, Puig Rosado, Roba, Soulas Tim, Uderzo. En tout début de soirée à une heure de grande écoute, ces joutes graphiques fascinaient le grand public et lui faisaient découvrir l’art du dessin.

TacauTacUn seul livre a été tiré de cette expérience télévisuelle jamais hélas renouvelée, « Tac au tac » paru en 1973 aux éditions Balland.

On peut revoir nombre de « Tac au Tac » sur le site de l’INA.

Grand amateur de dessin Jean Frapat avait aussi produit et réalisé en 1990 la série « Graph » avec des films consacrés à Ralph Steadmann, Pignon-Ernest, Claude Weisbuch, Cardon, et Topor.

Illustration : capture d’écran de l’émission du 9 août 1975 avec Cardon, Gourmelin et Jean-Claude Forest. Cliquez sur l’image pour voir le film. La voix du commentateur est celle de Jean Frapat disparu le 8 octobre 2014 à 86 ans.

Albert Uderzo dessinateur

lundi 7 octobre 2013

Avant la déferlante médiatique qui va accompagner la parution le 24 octobre dans 23 pays des 50 millions d’exemplaires de l’album “Astérix et les Pictes”, (scénario Jean-Yves Ferri et dessin Didier Conrad), quelques lignes pour annoncer l’exposition «  Astérix à la BNF » qui sera présentée à la Bibliothèque Nationale de France du 16 octobre 2013 au 19 janvier 2014.

Au départ de cette initiative le don à la BNF en 2011 par Uderzo des planches originales de trois albums de la série “Astérix le Gaulois”, “La Serpe d’or”, et “Astérix chez les Belges”.

Cet évènement sera l’occasion de rendre hommage non seulement à l’immense créateur que fut René Goscinny mais aussi à un des plus grands dessinateurs de BD actuels Albert Uderzo, 86 ans, dont on ne compte plus les séries qu’il a dessinées de Tanguy et Laverdure à Astérix en passant par Belloy, Jehan Pistolet ou Oumpah-Pah.

Avec Franquin, Uderzo a introduit le mouvement dans les images fixes de la bande dessinée. Il suffit de regarder chacune de ses cases pour s’en apercevoir, non seulement à travers la composition extrêmement lisible mais aussi par l’agilité et la précision du trait (pinceau). Comme celles du créateur de Gaston Lagaffe, les images d’Uderzo semblent animées. Une virtuosité naturelle que la réédition des albums de la série re colorisés (La Grande Collection) permet de constater.

Loin de la machine à sous que représente aujourd’hui la saga Astérix, la reconnaissance de la réussite d’un auteur permet aussi de rappeler que son travail est à la base artisanal, fait de passion, de création et de talent.

Quelques ouvrages :

L’intégrale Uderzo dont le premier tome 1941-1951 (424 pages) est paru en 2012. Un travail colossal mené par Philippe Cauvin et Alain Duchêne avec l’assentiment de l’auteur et qui devrait compter au moins 5 volumes. Hors Collection.

Astérix de A à Z, le catalogue de la rétrospective de la BNF publié sous la direction de Carine Picaud.

Uderzo se raconte. Stock. 2008.

Uderzo. Alain Duchêne. 2003. Editions du Chêne.

 De Flamberge à Astérix. Editions Albert-René. 1985.

Angoulême 2013 pour les « Nuls » en BD

mercredi 30 janvier 2013

Pour résumer la 40ème édition du festival international de la BD d’Angoulême qui se déroulera du 31 janvier au 3 février, on dira que la chaîne de magasins Cultura remplace la FNAC qui avait succédé à Leclerc, que Europe 1 est un des nouveaux partenaires et que la radio consacre plusieurs de ses émissions à l’évènement qui perd par ailleurs son directeur artistique Benoît Mouchart qui rejoint les éditions Casterman, que le festival célèbre à travers ses expositions son président Jean-Claude Denis, Mickey & Donald (dont Glénat est devenu l’éditeur en France), Jano, Comès, et Pénélope Bagieu, mais aussi Albert Uderzo à qui la ville aurait bien voulu donner le nom à son École Européenne Supérieure de l’Image (ÉESI) mais les élèves ont refusé prétextant qu’on n’y enseignait pas que de la bande dessinée.

On peut rajouter que cette année on va y parler de la bande dessinée algérienne, que 32 albums sont en compétition pour les 4 prix attribués par un Grand jury dont on a viré tous les anciens lauréats qui en faisaient partie.

On notera aussi qu’il y a toujours des tiraillements entre la société privée 9ème Art+ qui organise cette manifestation et son commanditaire l’Association du Festival international de la Bande Dessinée, et que Bertrand Morisset lui-même organisateur de divers salons est toujours en embuscade.

Enfin, il semblerait que le journaliste Didier Pasamonik un des plus fins connaisseurs actuels du monde de la BD soit cette année interdit de festival pour avoir publié sur le site ActuaBD.com des informations qui ont déplu aux organisateurs.

Donc rien de nouveau dans le domaine de la BD, ah, si, on apprend – entre autre – dans le très intéressant et détaillé bilan publié par l’ACBD, que 5665 livres, de, ou portant sur la BD, ont été publiés en 2012, et que « on peut estimer que 1 510 auteurs réussissent encore à vivre, souvent difficilement, de la création de bande dessinée (sur le territoire francophone européen).»

On se consolera de cet état des choses en constatant que la radio France info – évincée d’Angoulême – et son spécialiste Jean-Christophe Ogier continuent à décerner un Prix de la Bande dessinée d’actualité et de reportage et que celui-ci a été attribué à « La voiture d’Intisar » de Pedro Riera et Nacho Casanova, paru aux éditions Delcourt.

En marge du festival, le site Actualitté.com nous apprend la nomination du dessinateur Yan Lindingre au poste de rédacteur-en-chef du mensuel Fluide Glacial. Vincent Solé, qui était entré à Fluide en 1995 pour s’occuper du site Internet devient lui responsable éditorial des albums.

A noter aussi que Louis Delas (directeur général) qui avait quitté Casterman, appartenant à Flammarion, après son rachat par Gallimard pour rejoindre L’école des loisirs, la maison d’édition fondée par son arrière grand-père , annonce le lancement d’une collection de bandes dessinées.

En illustration, l’affiche de 2013 dessinée par Jean-Claude Denis.

Moebius aux enchères

lundi 19 mars 2012

Moebius - ArtcurialDes dessins de Jean GiraudGirMoebius –, décédé le 10 mars, seront mis en vente le 31 mars 2012 chez Artcurial à Paris, parmi un grand nombre d’albums de collection, de sérigraphies, de tirages limités, d’objets, et d’originaux de dessinateurs.

Parmi les auteurs de bandes dessinées dont des œuvres seront proposés aux enchères on peut citer : Bilal, Druillet, Jean-Claude Forest, Franquin, Gotlib, Götting, Greg, Hergé, Jacobs, Jijé, Lauzier, Margerin, Mariscal, Morris, Hugo Pratt, Tardi, Tabary, Uderzo, Zep, entre autres. Que du beau monde et quelques pièces intéressantes à découvrir en téléchargeant gratuitement le catalogue au format PDF.

A noter aussi la présence de deux dessins de presse de Jacques Faizant, un de Kiraz, un de Napo, une page de Lefred Thouron, un dessin de Plantu hommage à Faizant et Reiser, 14 dessins de Sempé, 4 dessins et BD de Pétillon, un dessin de Nicolas Vial, et 8 dessins et planches de BD de Vuillemin.

Tous les lots seront exposés du 28 au 29 mars, de 11h à 19h  30 mars, de 11h à 17h30 chez Artcurial, 7 rond-point des Champs-Élysées 75008 Paris. Vente des 760 lots par François Tajan, le 31 mars à 11h pour les albums et produits dérivés, et à 14h pour les originaux.

En illustration, le lot 524 signé Moebius, « Cristal saga », format 31 x 22, 3 cm, datée de 1986. Mise à prix : 10 000 – 15 000 euros.

Y’a-t-il un Pilote dans la presse ?

mercredi 1 juillet 2009

Pilote fête, avec un nouveau numéro spécial ses 50 ans. Un numéro déjà disponible en kiosque, dont le thème est «69, année érotique». Apparemment  le «cul» est toujours un argument de vente  surtout en période estivale.

Pilote - 69 année érotique

Dommage que ce titre mythique qui a su dans les années Goscinny-Charlier faire évoluer la bande dessinée ne soit plus aujourd’hui qu’un label commercial «qui va et qui vient».

Pourtant le groupe Media-Participations (Dargaud, Dupuis, Lombard, Fleurus) qui en est propriétaire, aurait largement de quoi alimenter en contenu une publication digne des plus belles heures de Pilote et renouer avec le « laboratoire » de talents qu’il était alors.

Après la disparition de Pif, entre Spirou, le Psykopat et Fluide glacial, il ne reste plus de journal s’adressant spécifiquement à la jeunesse comme si les adolescents n’existaient pas ou devaient être cantonnés aux seuls jeux vidéos et à Secret story.  Et pourtant, quelles que soient les époques et les générations, on sait l’impact sur une vie des récits et des images découverts dans le jeune âge. Sans tomber dans une nostalgie stérile, que serait devenu notre imaginaire sans Fred et son Philémon, Sempé et son Petit Nicolas, Uderzo et son Astérix,  Gir et son Blueberry, Hubinon et son Barberouge, Gébé et son Clovis, Druillet et son Loan Sloane, Cabu et son Grand Duduche, etc, etc, etc.

C’est dans Pilote, l’original, qu’ils sont nés et notre plaisir avec.

À propos de ce n° de Pilote à lire aussi sur le site Le comptoir de la BD et sur l’excellent ActuaBD.

Angoulême suite et fin ?

mardi 12 décembre 2006

Le prochain Festival International de la BD d’Angoulême sera-t-il le dernier ? : Les problèmes s’accumulent après l’éviction en 2005 de son directeur Jean-Marc Thévenet : déficit financier de l’année dernière, décentralisation dans la ville du chapiteau des grands éditeurs (mal vécue par les commerçants et des élus), et surtout, manque de perspectives d’un genre qui, s’il connaît quelques gros succès commerciaux, manque cruellement de nouveaux auteurs. Tout cela laisse présager un avenir chaotique, sans compter les annonces de festivals concurrents qui aimeraient prendre sa place (voir Aubenas capitale bis de la BD).

Angouleme afficheAutre problème, qui sera le prochain grand prix du festival d’Angoulême, Philippe Geluck ? Après Wolinski, prix gagné à l’usure (il était annoncé depuis plusieurs années lui-même l’a reconnu) et Lewis Trondheim, président turbulent qui refuse même de voir ses œuvres exposées cette année, le choix est de plus en plus restreint. 

Si l’on passe en revue la liste des Grands prix, de Franquin à Will Eisner, en passant par Boucq et Paul Gillon, (liste ci-dessous) il ne reste plus grand monde à couronner sur les critères très précis qui sont originalité et qualité de l’œuvre et surtout signature suffisamment connue pour médiatiser la manifestation.

Les grands prix d’Angoulême : André Franquin 1974, Will Eisner 1975, Pellos 1976, Jijé 1977, Reiser 1978, Marijac 1979, Fred 1980, Moebius 1981, Paul Gillon 1982, Forest 1983, Mézières 1984, Tardi 1985, Lob 1986, Bilal 1987, Druillet 1988, Pétillon 1989, Cabanes 1990, Gotlib 1991, Margerin 1992, Lauzier 1993, Mandryka 1994, Vuillemin 1995, Juilliard 1996, Goossens 1997, Boucq 1998, Cestac 2000, Veyron 2001, Schuiten 2002, Loisel 2003, Zep 2004, Wolinski 2005, Trondheim 2006.

Prix spéciaux : Bretécher 1982, Pratt 1988, Morris 1993, Uderzo 1999.

Le Prix des fondateurs : Joann Sfar 2002.