Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Lob’

SuperDupont récupéré par l’extrême droite

jeudi 9 janvier 2014

Alain Soral est un « essayiste d’extrême droite », soutien de Dieudonné, qui, parmi ses innombrables activités commerciales, édite un DVD sur la boxe française illustré par un dessin inspiré du personnage de SuperDupont créé par Lob et Gotlib pour Pilote, et repris ensuite dans Fluide Glacial. Cette utilisation étant faite sans l’accord des créateurs et du journal, Yan Lindingre, son rédacteur en chef, en dénonce la récupération et la violation des droits d’auteur, comme le raconte dans les détails le site de L’Express. Extrait :

[…] quand on lui demande quels sont ses désaccords avec Alain Soral, le rédacteur en chef de Fluide Glacial est direct. “Je suis contre tout ce qu’il représente. Ce type navigue aux confins de l’extrême droite, de l’antisémitisme car il faut appeler un chat un chat. Il est dans un délirium, comme Édouard Drumont (écrivain antisémite) dont il se revendique. Quand il fait une quenelle au mémorial de la Shoah à Berlin, c’est abject”, lance Yan Lindingre. « Je n’ai pas hésité à taper sur Philippe Val (actuel directeur de France Inter, ex-directeur de la publication de Charlie Hebdo) où Bernard-Henri Lévy quand ils accusaient à tout va d’antisémitisme, car je trouvais qu’ils nourrissaient justement l’antisémitisme. Mais aujourd’hui, ce que font Soral ou Dieudonné, c’est grave, d’autant qu’ils sont suivis par beaucoup de personnes. Ce sont des gens qui ont compris comment piéger le système médiatique, ils jouent sur les double-sens, comme les punks qui portent la croix gammée. Sauf que derrière, il y a une véritable idéologie ». […]

Lindingre rappelle aussi que Gotlib et Solé « dégoutés » par la récupération du personnage par Jean-Marie Le Pen en 1990 avaient abandonné la série. Elle avait été reprise ces dernières années toujours dessinée par Solé mais sur des scénarios de Lefred Thouron.

Une affaire qui tombe mal à quelques jours de la parution le 22 janvier du tome 7 de SuperDupont, In Vitro Veritas et d’un numéro spécial Superdupont de Fluide.

A lire sur SuperDupont la chronique d’Alain Korkos sur le site Arrêt sur images.

En illustration, le DVD du boxeur Alain Soral et le numéro de Pilote où est apparu pour la première fois le personnage de Gotlib et Lob.

L’empreinte d’Hara Kiri

lundi 2 décembre 2013

« Du dessin et rien d’autre ! » précise Cavanna dans le texte d’introduction de « La gloire de Hara Kiri » qui vient de paraître aux éditions Glénat. Effectivement cet album de 336 pages, est un véritable tsunami de styles, de graphismes, d’inventions, d’humour, et de talents, qui aide à mieux comprendre comment ce journal, créé par Cavanna et Georges Bernier (Professeur Choron), a pu si durablement marquer les esprits et générer autant de dessinateurs, pour la plupart encore présents dans la presse aujourd’hui.

La liste des auteurs est impressionnante à commencer par ceux qui ont participé aux  premiers numéros, Fred qui signa les premières couvertures, Topor, Gébé, Wolinski, Cabu, Reiser, Willem.

Générique complet de l’album : Barbe, le groupe Bazooka, Blachon, Bosc, Carali, Cardon, Chaval, Olivia Clavel, Copi, Coureuil, De Carlo, Manfreid Deix, Dimitri, Pierre Fournier, Gourmelin, Got, Guitton, Maurice Henry, Herr Seele, Hopf, Hugot, Kamagurka, Lacroix, Lulu Larsen, Lefred-Thouron, Lob, Masse, Moebius, Mose, Muzo, Nabe, Nicoulaud, Guy Peellaert, Pelotch, Petit-Roulet, Philippe, Kiki Picasso, Loulou Picasso, Pichon, Placid, Poussin, Rémi, Bruno Richard, Sajtinac, Charlie Schlingo, Serre, Siné, Soulas, Vicq, Vuillemin, sans oublier Cavanna, alias Sépia, dessinateur, et créateur du fameux logo d’Hara Kiri.

Un remarquable travail orchestré par Cavanna et Virginie Vernay, accompagné de textes signés Pacôme Thiellement et Jacques Sternberg.

Delfeil de Ton conclut l’ouvrage en écrivant « La gloire, nous dit le dictionnaire, c’est une renommée éclatante. Il dit aussi le dictionnaire, que la gloire est une réputation qui s’attache aux mérites particulièrement remarquables. Voilà des définitions qui correspondent à Hara Kiri. La gloire est également « une chose dont on est fier » : Hara Kiri est particulièrement fier de ses dessins. »

En illustration, dessin de Topor publié dans Hara Kiri en… 1963. Dessin de Reiser en couverture de l’album.

Angoulême suite et fin ?

mardi 12 décembre 2006

Le prochain Festival International de la BD d’Angoulême sera-t-il le dernier ? : Les problèmes s’accumulent après l’éviction en 2005 de son directeur Jean-Marc Thévenet : déficit financier de l’année dernière, décentralisation dans la ville du chapiteau des grands éditeurs (mal vécue par les commerçants et des élus), et surtout, manque de perspectives d’un genre qui, s’il connaît quelques gros succès commerciaux, manque cruellement de nouveaux auteurs. Tout cela laisse présager un avenir chaotique, sans compter les annonces de festivals concurrents qui aimeraient prendre sa place (voir Aubenas capitale bis de la BD).

Angouleme afficheAutre problème, qui sera le prochain grand prix du festival d’Angoulême, Philippe Geluck ? Après Wolinski, prix gagné à l’usure (il était annoncé depuis plusieurs années lui-même l’a reconnu) et Lewis Trondheim, président turbulent qui refuse même de voir ses œuvres exposées cette année, le choix est de plus en plus restreint. 

Si l’on passe en revue la liste des Grands prix, de Franquin à Will Eisner, en passant par Boucq et Paul Gillon, (liste ci-dessous) il ne reste plus grand monde à couronner sur les critères très précis qui sont originalité et qualité de l’œuvre et surtout signature suffisamment connue pour médiatiser la manifestation.

Les grands prix d’Angoulême : André Franquin 1974, Will Eisner 1975, Pellos 1976, Jijé 1977, Reiser 1978, Marijac 1979, Fred 1980, Moebius 1981, Paul Gillon 1982, Forest 1983, Mézières 1984, Tardi 1985, Lob 1986, Bilal 1987, Druillet 1988, Pétillon 1989, Cabanes 1990, Gotlib 1991, Margerin 1992, Lauzier 1993, Mandryka 1994, Vuillemin 1995, Juilliard 1996, Goossens 1997, Boucq 1998, Cestac 2000, Veyron 2001, Schuiten 2002, Loisel 2003, Zep 2004, Wolinski 2005, Trondheim 2006.

Prix spéciaux : Bretécher 1982, Pratt 1988, Morris 1993, Uderzo 1999.

Le Prix des fondateurs : Joann Sfar 2002.