Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Wolinski’

Les Unes “historiques” de Charlie Hebdo

mardi 30 septembre 2014

ECH-unes-69-81-400Après les livres publiés par les éditions Hoëbeke (Les années Charlie, 2004, Hara- Kiri Les belles images, 2008, Le Pire d’Hara-Kiri, 2010, Hara-Kiri, jusqu’à l’os, 2011), Glénat (La gloire de Hara-Kiri, 2014), sans oublier “Bête, Méchant et hebdomadaire” de Stéphane Mazurier ( Buchet-Chastel, 2009), il ne restera bientôt plus rien à publier sur la fabuleuse épopée éditoriale Hara-KiriCharlie Hebdo.
Un dernier album volumineux, à paraître le 2 octobre 2014, va peut-être clôturer cette série de livres nostalgiques (à moins que Delfeil de Ton nous livre un jour son récit complet de cette époque…).

« Charlie Hebdo – 1969 Les Unes 1981» propose sur 320 pages, la totalité (700) des désormais mythiques premières pages de L’hebdo Hara-Kiri et de Charlie Hebdo parues au siècle dernier (y compris celles de l’éphémère Charlie matin). Elles sont signées Cabu, Carali, Pr Choron, Dimitri, Fournier, Gébé, Golo, Hugot, Nicoulaud, Reiser, Siné, Willem et Wolinski.

Dans son texte de présentation Charb, aujourd’hui directeur de la nouvelle version de Charlie Hebdo, écrit « J’ai appris à lire à l’école, mais j’ai appris à lire un dessin dans Hara-Kiri et Charlie Hebdo. Il paraît que Cavanna disait qu’un bon dessin devait être un coup de poing dans la gueule… Qu’est-ce que je m’en suis pris ! On dit que les dessins de Hara-Kiri et de Charlie Une-Hebdo-Hara-KiriHebdo étaient violents, mais ils l’étaient cent fois moins que la connerie qu’ils dénonçaient ! »

A noter le travail de Harold Peiffer et Philippe Ghielmetti sur la maquette qui restitue la plupart des Unes « dans leur jus » même si l’on peut regretter quelques numéros présentés sans le logo-titre. Quelques lignes en signalent la raison  à la fin de l’ouvrage « La couverture n°367 et les logos Hara-Kiri n’ont pu être reproduits. Pour les couvertures de la période Hara-Kiri, seuls les dessins de Une ont été utilisés. » Pour mémoire le logo-titre de l’Hebdo Hara-Kiri intégrait un dessin de Cavanna (voir illustration).

« Charlie Hebdo – Les Unes – 1969 à 1981» est publié par les éditions Les Echappés-Charlie Hebdo. 39 euros.

Depuis des années les Unes et couvertures des éditions des Trois-Portes sont également visibles sur Internet : http://palladio.free.fr/harakiri/

Jean-Jacques Pauvert aimait aussi le dessin

dimanche 28 septembre 2014

Bizarre36-37Jean-Jacques Pauvert qui vient de décéder à l’âge de 88 ans a été l’éditeur de nombreux ouvrages consacrés à l’érotisme et au Marquis de Sade, mais il a aussi été l’éditeur historique de Siné dont il publiera en 1955 le premier livre « Complaintes sans paroles ».

La même année il reprend la revue Bizarre, créée par Éric Losfeld, une publication qui compte parmi ses collaborateurs Raymond Queneau, Jean-Christophe Averty, François Caradec, Michel Leiris, Michel Laclos, Jacques Sternberg, mais aussi les dessinateurs Cardon, Siné, Wolinski, Topor, Magritte, Gourmelin, Folon, Chaval, Fred, Gébé, Mose, Solo, Ylipe, Cabu, Maurice Henry, Copi, Grove, Tetsu, Morez, Avoine, Bonnot, entre autres.

Jean-Jacques Pauvert publiera ensuite d’autres livres de Siné «Portée de chats » (1957), «Les proverbes» (1958), «Les Chats» (1959), «Tout ça n’est rien quand on a la sainteté» (1959), «Dessins avariés» (1960), «Dessins de l’Express – tome 1 » (1961), « Dessins de l’Express – tome 2 » (1963), «Haut le cœur ! » (1965), «C.I.A.» (1968), et «Erotissiné» (1980).
 
En 1961, Jean-Jacques Pauvert aidera Siné à créer l’hebdomadaire « Siné Massacre » (mensuel pour les deux derniers numéros) qui ne verra paraître que 9 numéros et récoltera 9 procès.

Lors des évènement de mai 1968, Jean-Jacques Pauvert aide encore Siné à la création de « L’Enragé » qui n’aura que 12 numéros mais le journal donnera l’idée à Cavanna, Georges Bernier-Pr Choron, et à l’équipe du mensuel Hara-Kiri, de créer en 1969 « L’Hebdo Hara-Kiri » qui deviendra par la suite « Charlie Hebdo ».

Un hommage à Jacques Sternberg

jeudi 11 septembre 2014

00001L’association du Patrimoine artistique à Bruxelles rend hommage du 2 octobre au 1er novembre 2014 à Jacques Sternberg, écrivain, journaliste, grand amateur de dessin d’humour et de fantastique qui, dans les années 1960 à 80, a fait découvrir par ses écrits, et en publiant leurs dessins, le travail de très nombreux dessinateurs.

L’exposition présentera les photomontages et collages de Jacques Sternberg ainsi que les dessins originaux d’auteurs qu’il admirait.
aff Bosc okCeux-ci sont cités par Dominique Vautier dans le texte de présentation de l’évènement : « Parmi les biographies de ces dessinateurs oubliés ou illustres, nous en avons réuni quelques-unes accompagnées de quelques dessins d’humour noir, absurde ou grinçant. A côté des plus connus tels que Maurice Henry, Tetsu Chaval, Mose, Jean Gourmelin, Bosc, Siné, Fred, Sempé, Wolinski, Folon, Gébé, Reiser, Topor, Copi, Tomi Ungerer, Desclozeaux et Picha, on redécouvrira quantité d’autres dessinateurs tels que Richard Aeschlimann, Agnese, Allary, Arroyo, Baptiste, Beck, Blachon, Bonnot, Richard Cerf, Cohen, Colos, Coureuil, Bernard Cretin, Culot, f. de Constantin, Doh, Michel Douay, Ekler, Esspé, Favard, Fliar, Flora, Jean Fournier, André François, Garrance, Jacq O., Joël, Roland Kat, Khanh, Lakaz, Jean-Luc Lardelli, Jean Lauthe, Laville, Pierre Le Colas, Jean Margat, Mignard, Miot, Molines, Bernard Moro, Nitka, Jacques Noël, Otero, Patlan, Philippe, Prad, Puig Rosado, Pym, Ribot, Solo, Toupet, Trez, Vasco, Vip, Vitold, Wantz, Wiot, Hans Wühr, Ylipe, Zim.

Planete.1967Exposition 
7 rue Charles Hanssens à 1000 Bruxelles. Le 
jeudi de 12h à 16h et les vendredi et samedi de 14h à 18h
.

Le site de l’Association du Patrimoine artistique.

En illustrations : l’affiche de l’hommage, J. Sternberg vu par Topor, et « Les chefs-d’œuvre du fantastique », anthologie de la revue Planète, dirigée par Jacques Sternberg et illustrée par Jacques Noël.

Remerciements à Claude Haber.

Huit dessinateurs de presse sortent de leur réserve

mardi 11 février 2014

Depuis la parution en 1981 du document « Le dessin sous presse » édité par le Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, et qui proposait des conversations avec Plantu, Barbe, Tim, Cabu, kerleroux, Wiaz, Gourmelin, Puig-Rosado, Serre, Siné, Desclozeaux, Wolinski, Cardon, Avoine, Bretécher, Faizant, peu d’ouvrages étaient parus donnant la parole aux dessinateurs sur leur métier.
D’où l’intérêt (pour les quelques amateurs) du livre « Dessinateurs de presse » de Numa Sadoul “un passionné de bande dessinée, qui a déjà réalisé plusieurs ouvrages sur le sujet” que publient le 12 février les éditions Glénat.
Des entretiens débutés en 2006 (mais réactualisés en 2009 puisque les protagonistes y évoquent la fameuse affaire Siné-Val), que l’éditeur présente ainsi :

“Pour réaliser cet ouvrage consacré au dessin de presse, le journaliste Numa Sadoul a rencontré quelques-unes des plus célèbres figures du genre, de France et de Belgique, dont les illustrations féroces scrutent depuis des années les travers de notre société, formant souvent le curseur des limites de la liberté d’expression. Ainsi, retrouvez Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem (Grand Prix d’Angoulême 2013) et Wolinski dans des entretiens amicaux mais sans concession, au cours desquels les artistes reviennent sur leurs parcours, se dévoilent, et commentent eux-mêmes leurs œuvres.
Une véritable mine d’anecdotes et de perles d’humour composent ainsi cet ouvrage éclairant et passionnant, qui révèle un amusant paradoxe puisqu’il tend à montrer l’apport artistique, culturel et durable d’un phénomène qui, rebondissant sur l’actualité, est par définition éphémère !”

Note de lecture à venir.

Cavanna en Une de Charlie Hebdo

mardi 4 février 2014

Dessin de couverture signé Cabu pour le numéro “spécial Père-Lachaise” que Charlie Hebdo consacre à la disparition de Cavanna, fondateur, chroniqueur, et propriétaire du titre du journal (couverture en illustration).

Un cahier central de 16 pages lui est consacré complété par des articles de François Morel, Wolinski, Antonio Fischetti, et un texte « Cavanna, l’antivieux » signé Charb.

Sur son site Charlie Hebdo écrit : La famille de Cavanna fait savoir aux lecteurs, aux collègues, aux amis de François Cavanna, que le fondateur de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo sera incinéré ce jeudi 6 février à 14h30 au crématorium du Père-Lachaise. L’accès de la salle de la coupole où se déroulera la cérémonie sera réservé à la famille et aux proches.

Le journal publie également sur son site « Les Cavanna auxquels vous avez échappé », une série de portraits signé Charb, Honoré, Catherine Meurisse, Tignous, Wolinski, Luz, Riss, Cabu, Willem (en illustration), tirés du livre « Cavanna raconte Cavanna » ( éditions Les Echappés).

Albert Dubout et la grenouille

mardi 28 janvier 2014

« Le colloque intitulé « Autour d’Albert Dubout : la représentation de la France des années 1920 aux années 1950 » aura lieu à Poitiers les 8 et 9 octobre 2014. Il a été envisagé dans une optique pluridisciplinaire visant à réunir historiens de la caricature et du dessin de presse, spécialistes d’histoire politique, littéraire, d’histoire des représentations et des médias.
Son objectif est de faire le point sur l’activité d’un artiste international dont la production fut prolifique, de l’entre-deux-guerres aux années 1950, dans des domaines aussi variés que la caricature, le dessin de presse, l’illustration, l’affiche, le cinéma ou le dessin animé. Il s’agira notamment d’apprécier la vision qu’Albert Dubout a su donner de la France de son temps et l’influence qui a pu être la sienne sur les dessinateurs du XXe siècle. Trois axes principaux ont ainsi été dégagés : la caricature comme support de la réalité, la France et son image fantasmée, l’œuvre de Dubout comme forme d’expression populaire. »

Quel intérêt ?
Ce blog l’a déjà dit il y aura bientôt plus de manifestations, salons, festivals, et d’exégètes patentés, que de dessinateurs vivants pratiquant ce métier dans de bonnes conditions.
La grande force du dessin c’est d’exister par lui-même, avec ses qualités et ses défauts.
C’est faire injure à l’auteur d’expliquer le pourquoi du comment, qui se nomme en général inspiration, talent, toutes choses que lui-même a quelquefois du mal à maîtriser.
C’est faire injure au lecteur de lui expliquer pourquoi un dessin est drôle ou beau.
Disséquer le travail d’un auteur tel une grenouille, comme le font tous ces « spécialistes » c’est vous dégoûter du plaisir, intellectuel, graphique, que peut apporter la simple lecture d’un dessin. Et la grenouille est définitivement morte.
Ces analystes, de plus en plus nombreux, devraient peut-être essayer de s’exprimer en dessins, ils comprendraient ainsi que cet art se passe aisément de discours et de glose et tient surtout à l’alchimie entre l’intelligence de l’auteur et celle du lecteur. En aucun cas aux explications que pourront en donner tous les spécialistes de la spécialité, réunis à Poitiers ou ailleurs.

Pour en savoir plus sur le colloque, les organisateurs, ou le comité scientifique : caricatures et caricature ou http://calenda.org/274202.

L’œuvre de ce grand et formidable dessinateur que fut Dubout (1905-1976) et dont de nombreux dessinateurs actuels se réclament, Cabu, Loup, Wolinski, est accessible partout, sur son site officiel (avec sa boutique) et en albums avec l’intégrale Dubout en 7 volumes diffusée par Charlie Hebdo (sans oublier les bacs des soldeurs).

En illustration, « Les chats », éditions Hoëbeke.