Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Desclozeaux’

La liberté en dessins

mercredi 5 mars 2014

Huit dessinateurs de presse sortent de leur réserve

mardi 11 février 2014

Depuis la parution en 1981 du document « Le dessin sous presse » édité par le Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, et qui proposait des conversations avec Plantu, Barbe, Tim, Cabu, kerleroux, Wiaz, Gourmelin, Puig-Rosado, Serre, Siné, Desclozeaux, Wolinski, Cardon, Avoine, Bretécher, Faizant, peu d’ouvrages étaient parus donnant la parole aux dessinateurs sur leur métier.
D’où l’intérêt (pour les quelques amateurs) du livre « Dessinateurs de presse » de Numa Sadoul “un passionné de bande dessinée, qui a déjà réalisé plusieurs ouvrages sur le sujet” que publient le 12 février les éditions Glénat.
Des entretiens débutés en 2006 (mais réactualisés en 2009 puisque les protagonistes y évoquent la fameuse affaire Siné-Val), que l’éditeur présente ainsi :

“Pour réaliser cet ouvrage consacré au dessin de presse, le journaliste Numa Sadoul a rencontré quelques-unes des plus célèbres figures du genre, de France et de Belgique, dont les illustrations féroces scrutent depuis des années les travers de notre société, formant souvent le curseur des limites de la liberté d’expression. Ainsi, retrouvez Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem (Grand Prix d’Angoulême 2013) et Wolinski dans des entretiens amicaux mais sans concession, au cours desquels les artistes reviennent sur leurs parcours, se dévoilent, et commentent eux-mêmes leurs œuvres.
Une véritable mine d’anecdotes et de perles d’humour composent ainsi cet ouvrage éclairant et passionnant, qui révèle un amusant paradoxe puisqu’il tend à montrer l’apport artistique, culturel et durable d’un phénomène qui, rebondissant sur l’actualité, est par définition éphémère !”

Note de lecture à venir.

Cavanna (François) 1923-2014

vendredi 7 février 2014

Voilà, Cavanna est parti. Ou presque, il laisse ses nombreux livres et le mauvais esprit qu’il a sainement inoculé à plusieurs générations de lecteurs.

Incinéré le 6 février 2014 en présence de plusieurs centaines de personnes venues lui rendre un dernier hommage au Père Lachaise à Paris.
Devant une belle gerbe de roses rouges, en forme de  journal, du mensuel Hara-Kiri (une idée de Siné mensuel ) et un diaporama, la famille a évoqué sa vie de père, de grand-père, de beau-père, puis ont pris la parole, Siné, Delfeil de Ton, Charb le directeur de Charlie Hebdo 3, Denis Robert qui préparait un film sur lui et qui a lu une biographie écrite par Cavanna, Jean-Marie Laclavetine l’éditeur chez Gallimard de  « Lune de miel », Virginie Vernay qui l’accompagna ces dernières années, le dessinateur Gondot, Michèle Bernier, la fille du Pr Choron, et des anonymes, le tout ponctué de chansons italiennes, de chansons de Georges Brassens, d’Yves Montand ou Georges Moustaki. Marcel Amont a même lu la seule chanson écrite par Cavanna.

Ce fut un peu longuet mais en même temps, on retraçait l’immense carrière de Cavanna, dessinateur, homme de presse passionné, agitateur d’idées, anticonformiste invétéré, découvreur de talents, humoriste, écrivain, 90 ans, presque 91, ce n’est pas rien.

Lui qui avait tenté de faire une carrière de dessinateur aurait été heureux de voir tous ceux qui étaient là, les « survivants » de Hara-Kiri, Cabu, qui l’a longtemps vouvoyé, Wolinski, ceux de Charlie, Luz, Riss, Tignous, Honoré, Catherine Meurisse, Foolz, ceux de Siné mensuel, Lindingre, Faujour, Carali, Mric, Desclozeaux, Flavien, et aussi Poussin, Lefred Thouron, Bridenne, Jy, Camille Besse, Jean Solé.
Dans la foule on a vu également Jean-Christophe Menu, Berroyer, Langaney, Yves Frémion, Bruno Gaccio, Gonzague Saint-Bris, Régine Deforges, Sylvie Caster, Isabelle Alonso, Bernard Maris, Patrick Pelloux, Gérard Biard, Albert Algoud, Jean-Yves Festjens, Pacôme Thiellement, le photographe Arnaud Baumann, qui a débuté à 23 ans à Hara-Kiri, et bien d’autres… (photos à voir sur le site Pure people).

Et puis les applaudissements ont retenti, fervents, lorsque le cercueil a été porté vers les flammes de l’enfer (sans doute) et de l’éternité.
Cavanna aurait aimé ce moment là.

En illustration Cavanna par Sépia-Cavanna

Le Monde licencie le dessinateur Nicolas Vial

mardi 4 février 2014

Caricatures & caricature signale un article paru dans le n°10 du magazine Causeur (février 2014) sur le dessinateur Nicolas Vial licencié du journal Le Monde après 32 ans de collaboration. L’affaire est passée aux Prud’hommes le 30 janvier et il faut espérer que Nicolas Vial aura autant de chance que Jean-Pierre Desclozeaux, licencié lui aussi de façon aussi désinvolte après 25 ans de collaboration dans le même journal, et qui a gagné en 2013 son procès en dommages et intérêts contre le quotidien.

Extrait du texte de Nastia Houdiakova et Elisabeth Lévy :

[…] « Depuis cinq ans, Vial illustrait chaque semaine la double page de la rubrique « Débats Opinions », aujourd’hui dirigée par Nicolas Truong. Celui-ci n’ayant pas jugé utile de répondre, fût-ce par un refus, à plusieurs sollicitations, on ne pourra donner sa version de la rupture. D’après le dessinateur, leurs relations se sont tendues après la publication, en avril et mai 2013, de deux dessins plutôt vachards sur François Hollande. « Truong ne voulait pas de vagues »,dit-il. Difficile de savoir si cette interprétation est juste. En tout cas, l’affaire était suffisamment sensible pour que David Kessler, conseiller du Président de la République, accepte de le recevoir et de s’intéresser à son cas.
Vial affirme avoir été ensuite congédié de la rubrique par un simple coup de fil de la direction artistique. Après une collaboration chaotique avec d’autres rubriques, il a cessé de recevoir des commandes (et d’être payé) en octobre. Sans avoir reçu la moindre lettre ni obtenu le rendez-vous qu’il demandait à la direction. Laquelle s’est contentée de nous faire savoir, dans un mail lapidaire, que Vial n’avait pas été licencié. Peut-être, mais c’était bien imité. On comprend que Natalie Nougayrède, qui venait d’être nommée à la tête du quotidien, ait eu d’autres chats à fouetter, d’autant qu’elle ne portait aucune responsabilité dans le conflit. Mais qu’un collaborateur d’aussi longue date soit remercié sans que qui que ce soit, en particulier son supérieur hiérarchique direct, prenne la peine de l’en informer ou de le recevoir témoigne d’une gestion humaine pour le moins cavalière. » […]

En illustration un dessin de Nicolas Vial publié par Causeur.

Desclozeaux fait son charivari

dimanche 8 décembre 2013

Desclozeaux, dont on peut voir aujourd’hui les dessins dans Siné mensuel, n’avait pas publié de livre sous sa seule signature depuis « Cul-sec » (Albin Michel, 2002). C’est enfin chose faite avec « Charivari » (Cherche midi), un album qu’il dédicacera le mercredi 11 décembre 2013 à la librairie Ecarlate, 31 rue du Moulin vert 75 014 Paris, à partir de 19 h. 01 45 42 75 30

La biographie de Desclozeaux sur le site de l’éditeur :

« Après des études en Avignon, Desclozeaux devient l’élève du célèbre affichiste Paul Colin à Paris. Constellation et Planète publient ses premiers dessins. En 1967, il fonde en Avignon la SPH (Société protectrice de l’humour), clin d’œil à la SPA. Vingt-cinq ans au Nouvel Observateur et vingt-sept ans à illustrer la rubrique gastronomique du journal Le Monde. Outre ses travaux pour la presse, il est l’auteur de nombreuses affiches pour le cirque et pour des manifestations culturelles, artistiques, musicales et théâtrales. Il partage ses activités avec l’édition sous forme d’albums, d’illustrations, de couvertures de livres, de cartes postales, d’étiquettes de vin…
En 1989, Savignac lui prête ces cimaises pour une rétrospective au musée de Trouville-sur-Mer. Son plaisir est maintenant d’exposer dans de grandes écoles qui lui ont organisé des rétrospectives, ce qui lui permet d’aller à la rencontre des élèves, comme à Gobelins l’école de l’image (2006) et à l’école Estienne (2009). »

 Livres récents illustrés par Desclozeaux :

« Fablerie », de Jean du Frout, éditions Fishbacher. 2013. « Rouge de honte », de Jean-Claude Ribaut, éditions Menu Fretin. 2011.

La nostalgie des publicités dessinées

mercredi 13 novembre 2013

Etonnante (et courte) exposition à la galerie Oblique à Paris qui nous propose de nous replonger dans les pages de publicité dessinées que l’on pouvait voir dans les magazines des années 1950- 1970, avec une petite pointe jusqu’au années 1980.

Les publicitaires n’hésitaient pas à confier des pages entières, voire même des double-pages à Tomi Ungerer, Jean-Claude Forest, Michel Guiré-Vaka, Siné, Trez, Bellus, Pouzet, Jean Hache, Aldebert, Jean Effel, Dubout, Jacques Charmoz, Savignac, Chaval, André François, Kiraz, André Dahan, Sempé, Mose, Desclozeaux, Cabu, Bretécher, Solé, entre autres.

Aujourd’hui ce sont les directeurs artistiques qui ont les « idées » (ou les « empruntent ») et ne font plus appel aux véritables créateurs et à leur univers, même graphique. Dans la publicité, la photo assistée de Photoshop a supplanté le trait et très rares sont les agences qui font appel au dessin d’humour pour vendre un produit.

Ces publicités sont extraites de l’album « Réclames » d’Alain Lachartre, publié par les éditions Hoëbeke. Dessin de couverture J-C Forest (hélas colorisé semble-t-il).

L’exposition (pas d’originaux) ne dure que jusqu’au 14 novembre 2013.

Galerie Oblique, Village Saint-Paul, 17, rue St Paul, 75004 Paris (de 14h à 19H et sur rendez-vous : 01 40 27 01 51).